Les béguinages sont des institutions pieuses nées à Liège l'initiative de sainte Marie d'Oignies. Elles auraient reçu leur première règle du chanoine Lambert Begh ou Le Bègue (mort en 1177), d'où leur nom. Elles rassemblaient des femmes ou des hommes, célibataires ou veufs, désireux de vivre en communauté tout en gardant la liberté de sortir et en s'abstenant de prononcer des voeux comme les moines et moniales.
Dans les béguinages de femmes, les pensionnaires, appelées béguines, portaient un vêtement et une coiffe distinctifs. Elles soignaient les malades, faisaient des travaux de tissage, s'adonnaient à la prière. Pour beaucoup, ce choix de vie était une façon d'éviter un mariage imposé et de garder leur indépendance... Apparus plus tard, ans les béguinages d'hommes proposaient à leurs pensionnaires, appelés bégards, des travaux manuels aussi bien que la prière ou la mendicité !
La Belgique a compté au XIIIe siècle jusqu'à 90 béguinages, ensembles de maisonnettes groupées dans un enclos, autour d'une église, dont vingt pour la seule ville de Liège. L'institution s'est diffusée aussi en Rhénanie, en Alsace et également à Paris où le roi saint Louis a fondé un béguinage. Proche des ordres mendiants, franciscains ou dominicains, les béguinages sont pour beaucoup tombés sous l'influence de mystiques en marge de l'Église, ce qui a justifié leur dissolution par le concile de Vienne, en 1311. Mais dix ans plus tard, le pape Jean XXII les a autorisés à nouveau.
Au début du XIVe siècle, on a compté jusqu'à 200 000 béguards et béguines en Europe. Les institutions ont ensuite décliné et quasiment disparu à la Renaissance, à quelques exceptions près. Bruges et Gand se flattent de posséder quelques beaux exemples de béguinages anciens.
Le béguin, coiffe que portent avec constance les béguines, est à l'origine de l'expression : « avoir le béguin » (avoir une attirance pour quelqu'un ou quelque chose).
Vos réactions à cet article
Recommander cet article
Aucune réaction disponible