Le romantisme (1/3)

« Levez-vous, orages désirés ! »

« Levez-vous, orages désirés ! » Chateaubriand ne croyait pas si bien dire : c'est un vent de folie qui va emporter tout le début du XIXe siècle, balayant sur son passage les vieux principes et les règles poussiéreuses. La pensée comme les arts sont pris dans un désir de renouveau placé sous le signe de la puissance des émotions et de l'imagination.

Mais l'on verra que cette révolution littéraire, poétique et artistique s'accommode très bien d'une société bourgeoise soucieuse d'ordre  et de confort. Elle idéalise volontiers le passé médiéval et se montre indifférente à la révolution industrielle et sociale qui se profile en Angleterre...

Lever de la lune sur la mer, vers 1821, Caspar David Friedrich, musée de l'Ermitage, Saint-Pétersbourg.

L'amour de la liberté

Cet élan irrésistible du romantisme est né au siècle précédent. Le XVIIIe n’aura pas été avare de prophètes. « Heureux celui qui a reçu de la nature une âme sensible et noble », s’exclamait déjà Diderot, qui s’attire un lectorat nombreux avec son Fils naturel en 1757. Mais il est loin d’être le seul.

Jean-Jacques Rousseau laboure le même sillon avec les amours contrariées de Julie ou la Nouvelle Héloïse en 1761. Parmi les auteurs à succès figure aussi Bernardin de Saint-Pierre dont le roman Paul et Virginie (1788) exalte les sentiments jusqu’à leurs ultimes conséquences.

Ce mouvement touche toute l’Europe : l’Allemagne est elle aussi emportée avec le « Sturm und Drang » (Tempête et passion) dont Les souffrances du jeune Werther, roman majeur de Johann von Goethe, sera l’emblème.

Au début du XIXè siècle, la France est plongée dans une atmosphère qui n’a cependant rien de propice à l’expansion de ce mouvement. La Restauration plonge la jeunesse ambitieuse dans la morosité, voire l’amertume : comment se couvrir de gloire alors que cette période a rétabli dans leurs privilèges les émigrés que la Révolution avait fait fuir ?

Ils choisissent la littérature pour porter leur amour de la liberté et avancer vers l’avenir que le présent leur refuse. Victor Hugo sera le fer de lance d’un groupe qui conteste tous azimuts des règles désuètes et pesantes que le pouvoir veut rétablir à travers la censure.

Le coup de boutoir viendra de l’une de ses pièces. Hernani produit en effet un choc sur le public en anéantissant toutes les règles qui prévalaient jusque là… La « bataille d’Hernani » vient d’entrer dans l’histoire, offrant au romantisme une voie royale...


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Expressions artistiques
Publié ou mis à jour le : 2021-10-22 19:18:29

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