Le monde au Moyen Âge (622-1453)

Ça entraîne une forte croissance démographique, et on assiste à l’apparition de premières villes et villages fortifiés, sauf au nord d’Honshu et à Hokkaido où les chasseurs-cueilleurs-pêcheurs se maintiennent plus longtemps.

A partir de l’an 300 après JC apparaissent de grands tertres funéraires qui montrent l’accroissement de la puissance des chefs de clan. Dans la région du Yamato autour de Nara, ces chefs se regroupent peu à peu sous l’autorité d’un roi qui prendra plus tard le titre d’empereur, ce qui ne les empêche pas de se faire souvent la guerre. Comme la période Yayoi, cette période Kofun est marquée par d’intenses migrations depuis la Chine et la Corée sur fond d’effondrement de l’empire des Han. Ça permet l’introduction de nouvelles techniques comme le tissage de la soie et la fabrication du papier. L’écriture chinoise est adoptée en parallèle. Les royaumes de Corée sont par ailleurs de grands fournisseurs en métaux. Ces armes permettent aux dirigeants du Yamato d’étendre leur emprise jusqu’à Kyushu et Shikoku.

Une évolution majeure intervient au milieu du VIe siècle avec l’introduction du bouddhisme depuis la Corée : c’est le début de la période Asuka. Certains chefs de clan adoptent la nouvelle religion et les conflits politiques se doublent de rivalités religieuses. En 587, c’est le clan Soga favorable au bouddhisme qui finit par triompher. Six ans plus tard, l’impératrice Suiko arrive au pouvoir et élève le bouddhisme au rang de religion d’Etat. Une Constitution est rédigée en 604, ce qui marque le début d’un véritable état unifié : les anciens chefs de clan deviennent des fonctionnaires et la centralisation s’accroît fortement. Les croyances animistes de la population évoluent sous l’influence du bouddhisme jusqu’à former le shintoïsme.

Les VIIe et VIIIe siècles sont marqués par la lente expansion du Yamato vers le nord de l’île d’Honshu et jusqu’au sud de l’île de Kyushu. En revanche, les expéditions militaires vers la Corée sont toutes des échecs. Par ailleurs, les tentatives de coup d’état entraînent une certaine instabilité politique.

En 710, la capitale jusqu’alors mouvante se fixe à Nara : la période de Nara qui dure jusqu’en 784 correspond à l’apogée du Japon ancien. La ville atteint les 200 000 habitants et se couvre de palais et de monastères bouddhiques. Les échanges avec la Chine permettent l’importation de nouvelles pratiques : la consommation du thé, du tofu et du miso, le jeu de go, l’utilisation de clepsydres, et la multiplication des instruments de musiques. C’est une époque faste pour la sculpture, la peinture et la littérature. Cette période voit aussi le début de la frappe de la monnaie.

En 794, l’influence croissante du clergé bouddhiste de Nara pousse l’empereur Kanmu à s’installer à Kyoto : cette ville va rester la capitale du Japon pendant près de 1000 ans. C’est le début de la période de Heian.

Ca correspond à l’affaiblissement de la Chine des Tang, ce qui encourage la culture japonaise à se détacher des influences chinoises. L’adoption d’un nouveau système d’écriture favorise l’essor d’une littérature originale, tandis que le shintoïsme retrouve une certaine vigueur, surtout dans les campagnes. L’art s’épanouit comme au siècle précédent.

A cette époque, le clan des Fujiwara commence à accaparer tous les rouages de l’Etat : à partir de 866, ils imposent des régents qui dirigent le pays aux dépens des empereurs.

De grands défrichements sont menés, mais les taxes imposées aux paysans entraînent une grande misère dans les campagnes. L’érosion des sols finit par provoquer des famines de plus en plus récurrentes, et les paysans migrent massivement vers les domaines privés pour échapper aux impôts. La baisse des rentrées d’argent fragilise le pouvoir central au profit des aristocrates provinciaux qui se chargent de réprimer les révoltes.

L’affaiblissement des Fujiwara finit par réveiller les prétentions des clans rivaux. Ca conduit à une première guerre civile en 1156, puis une deuxième 4 ans plus tard, qui ont surtout pour effet de dynamiser deux nouveaux clans : les Taira qui dominent l’ouest du Japon, et les Minamoto qui dominent le centre. Quant au nord, il reste dominé par un membre des Fujiwara qui est pratiquement devenu indépendant.

Les 2 clans finissent par s’affronter en 1180 au cours d’une guerre qui va durer 5 ans. Minamoto no Yoritomo finit par triompher en 1185 et s’impose à la tête du pays avec le titre de shogun. Il s’installe à Kamakura tandis que les empereurs de Kyoto n’ont plus qu’un titre honorifique. Cet évènement marque le triomphe des élites guerrières, les samouraïs, qui se voient octroyer des domaines dans tout le pays en récompense de leur service pour le shogun. Un véritable système féodal se met ainsi en place, ce qui marque les débuts du Moyen Age japonais.

Épisode suivant
La guerre de Quinze Ans (1931-1945)