Igor Stravinsky est l’un des musiciens les plus importants mais aussi les plus déroutants du XXème siècle. Russe, français puis américain, musicien révolutionnaire puis néoclassique, il assimila les musiques de toutes les époques et de toutes les origines pour les restituer avec brio.
Avec le Sacre du printemps, créé le 29 mai 1913 pour les ballets Diaghilev au Théâtre du Châtelet à Paris, sur une chorégraphie de Vaslav Nijinski, le compositeur a créé un choc auprès des mélomanes, marquant ainsi durablement et profondément l’entrée de la musique dans le XXème siècle...
La musique n'est plus ce qu'elle était...
Né le 17 juin 1882 à Oranienbaum (Russie), fils d’un chanteur d’opéra, le jeune Igor devient l'élève de Rimski-Korsakov. Diaghilev, créateur des Ballets russes en 1907, le remarque très tôt. Arrivé en France presque en même temps que les ballets de Diaghilev, avant la Première Guerre mondiale, le musicien avait déjà composé deux œuvres marquantes, L’Oiseau de feu (1910) et Petrouchka (1911), déjà pour les mêmes ballets.
S’intéressant à toutes les formes de musiques, orientales, russes et occidentales aussi bien anciennes que récentes, Stravinsky a l’incroyable faculté de les assimiler et de les restituer sous forme de chefs d’œuvre dans un langage musical complètement original et saisissant.
Après une première période qualifiée de russe (1908-1918), il connaît une période néo-classique (1919-1935) au cours de laquelle il exploite à sa façon les musiques anciennes et classiques. Ainsi, il compose les ballets Pulcinella (1920) d’après Pergolèse ou Jeu de cartes (1936) en hommage à Rossini, ou encore des œuvres symphoniques ou religieuses.
Parti en Suisse pendant la Première Guerre mondiale, il revient en France où il fréquente notamment Cocteau, Picasso et Coco Chanel, avant de s’installer aux États-Unis en 1939, lors de la déclaration de guerre. Il se rapproche alors des compositeurs de son époque comme Hindemith ou Bartók pour créer des œuvres au langage très diversifié, notamment l’opéra The Rake’s Progress (1951), et s’intéresse même au dodécaphonisme issu de Schoenberg ou Webern.
Au total, il aura composé plus d’une centaine d’œuvres qui le placent au centre de la musique du XXe siècle. Mort à New York le 6 avril 1971, il a demandé à être enterré au cimetière San Michele de Venise, près de Diaghilev.
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