Jean II le Bon (1319 - 1364)

Un surnom immérité

Le 22 août 1350, le fils de Philippe VI et Jeanne de Bourgogne succèda à son père sur le trône de France, devenant ainsi, à 31 ans, sous le nom de Jean II, le deuxième souverain de la branche cadette des Valois... et le premier dont le visage nous soit connu par un portrait non conventionnel, l'oeuvre du peintre Girard d'Orléans (1359).

Après le désastre de Poitiers, en 1356, il a été surnommé Jean le Bon en raison de sa bravoure au combat (bon est à prendre au sens de brave ou fougueux). De qualités politiques ou humaines autres que celle-ci, il semblait hélas très dépourvu.

Querelle domestique

À son avènement, le nouveau souverain a une légitimité encore incertaine. Son père, fils de Charles de Valois et neveu de Philippe IV le Bel, a reçu la couronne des mains des barons à la mort du dernier des Capétiens directs, au détriment d'autres prétendants tout aussi légitimes.

Mal avisé, il entre en conflit avec son cousin et gendre, le roi de Navarre Charles le Mauvais. Celui-ci rappelle que par son ascendance il a peu ou prou autant de droits à la couronne de France que le roi Jean II lui-même.

Fauteur de guerre

De l'autre côté de la Manche, le roi d'Angleterre Édouard III,  dont les droits à la couronne de France ne sont pas moindres, se délecte de ces querelles domestiques. Il va en tirer parti pour asséner à la France l'un des coups les plus durs de son Histoire.

C'est ainsi que ses troupes reprennent les hostilités interrompues quelques années plus tôt par la Grande Peste. En Normandie, le duc de Lancastre, fils cadet du roi, et Robert Knolles menacent Rouen. Pendant ce temps, le Prince Noir, fils aîné du roi, se lance à partir de Bordeaux dans une « chevauchée » ravageuse vers le Nord.

Le roi Jean le Bon se lance à ses devants avec une armée bien plus nombreuse mais il se fait battre et même capturer près de Poitiers. Désastre total. Son fils aîné Charles, qui a quitté assez tôt le champ de bataille, prend la tête du gouvernement avec le titre de « lieutenant du royaume ». Il n'a que 18 ans mais infiniment plus de sagesse que son père. Le 2 août 1358, il peut faire une entrée triomphale dans Paris après la mort de son principal adversaire, le prévôt des marchands Étienne Marcel.

Pendant ce temps, Jean II négocie dans sa prison de Londres un traité de paix avec les Anglais, si rigoureux qu'il est refusé par les états généraux, lesquels le jugent « ni passable ni faisable ». Après une reprise des hostilités qui met les Anglais en difficulté, le Dauphin et le Prince Noir signent les préliminaires de paix de Brétigny, qui prévoient une rançon de 3 millions d'écus pour la libération du roi, le renoncement par le roi de France à l'Aquitaine, l'Anjou et la Normandie...

Fauteur de troubles

Libéré par anticipation, Jean II le Bon, sur le chemin du retour, à Compiègne, prend trois ordonnances en vue d'accélérer le paiement de la rançon. Il crée une monnaie nouvelle, le « franc », et... de nouvelles taxes... Tout cela en pure perte ! Son fils cadet, laissé en otage à Londres, s'étant enfui, le roi croit qu'il est de son devoir de regagner la tour de Londres et c'est là qu'il meurt le 8 avril 1364.

Publié ou mis à jour le : 2018-11-27 10:50:14

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