10 janvier 2025. La France aura donc son musée du Terrorisme. Ainsi en a décidé le président Macron, passant outre le plan d’économies de son gouvernement. Mais gardons-nous de l'installer sur le Mont-Valérien, face au Mémorial de la France combattante ! Serge Barcellini, président général du Souvenir Français, met en garde les autorités françaises contre une faute qui pourrait se payer cher dans les prochaines décennies...
Alors que les musées similaires créés dans d’autres pays sont centrés sur un seul événement, les autorités françaises ont choisi de présenter dans ce musée-ci l’histoire longue du terrorisme.
Il s’ensuit un premier débat sur les bornes chronologiques. Où commence l’histoire du terrorisme en France ? Certains cibleront Ravaillac (1610), d’autres les anarchistes (fin du XIXe siècle), d'autres enfin l'attentat du drugstore Publicis (1974). À chacun son histoire.
Quant aux bornes chronologiques finales, chacun s’accordera à souligner que le terrorisme n’est pas derrière nous et qu’il faudra donc prévoir le prolongement de son histoire.
Ces questions d’histoire sont importantes, mais non essentielles. Faisons confiance aux historiens, devenus de véritables acteurs de mémoire, pour les trancher.
La question qui nous taraude n’est pas celle de l’Histoire mais celle de l’utilisation future de la mémoire en raison du lieu d’installation du musée.
Le Mont-Valérien !
Le musée-mémorial du terrorisme sera créé au Mont-Valérien (Suresnes), à quelques centaines de mètres du Mémorial de la France combattante inauguré par le Général de Gaulle le 18 juin 1960 pour honorer les résistants « Morts pour la France » pendant la Seconde Guerre mondiale.
Le parking qui séparera l'actuel Mémorial du futur musée du terrorisme porte le nom de l’Abbé Stock, cet ecclésiastique dont nous admirons le courage et dont nous nous interrogeons sur les encouragements qu’il donnait aux fusillés du Mont-Valérien. S’adressait-il à des terroristes (lui qui était allemand) ou à des résistants (comme le pensaient une majorité de Français) ?
En s’installant tout à côté du mémorial de la Résistance, le musée du Terrorisme risque d’entraîner un grand débat sur la qualification des hommes et de leurs actes.
Manouchian, terroriste ou résistant ? Ce débat-là a été tranché : c’était un résistant !
Et le Hamas, groupe terroriste ou résistant ?...
Faisons confiance aux historiens pour maîtriser le débat au moins dans les prochaines années. Mais qui nous garantit que dans dix, vingt ou cinquante ans, les terroristes d’aujourd’hui ne seront pas considérés comme des résistants par de nouvelles générations ? Qui nous garantit que le Mont-Valérien ne sera pas le support de gestes vengeurs et d’inscriptions de contestataires ?
Le choix de ce site pour le musée du Terrorisme est une erreur que nous payerons dans les 50 prochaines années, voire avant.
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Voir les 12 commentaires sur cet article
Cartouche (12-01-2025 20:39:31)
comme de juste, propagande insane et révisionnisme sont à l'ordre du jour ! la notion de "terrorisme" est utilisée depuis (très) longtemps déjà pour disqualifier des opposants et/ou résistan... Lire la suite
Le vieil observateur (12-01-2025 18:19:04)
Ce projet est aberrant. Remplaçons-le par un projet de musée des horreurs, celui des décisions stupides où pourrait figurer en bonne place ce projet de musée du terrorisme, aux côtés par exempl... Lire la suite
Alban (12-01-2025 17:47:02)
Réponse à William2A et Christian EURIAT : La différence que l'on peut déjà faire entre les Résistants et les assassins terroristes de Charlie, de l'Hypercacher et du Bataclan, c'est que les pre... Lire la suite