Royal Affair

Un chef-d'oeuvre de vérité historique

Avec Liaison royale (En Kongelig Affære en danois), le Danois Nikolaj Arcel a porté au cinéma une péripétie méconnue et néanmoins grandiose de l'Histoire de son pays : la prise de pouvoir d'un médecin allemand, avec la complicité de la jeune reine, son amante...

Royal Affair, Nikolaj Arcel (2012) C'est une très belle surprise que ce film à costumes.

Il devrait charmer tous les publics par la qualité des reconstitutions et, plus encore, par le souci de véracité historique et psychologique.

C'est qu'il met en scène avec justesse des caractères entiers, confrontés à des situations inextricables.

Le spectateur se prend de sympathie pour les héros et tremble de savoir comment ils vont se tirer des difficultés, même s'il connaît par avance la fin de l'intrigue (c'est le propre d'un film d'Histoire).

Notons à ce propos qu'il peut être bénéfique de connaître à l'avance le récit des trois années (1769-1772) durant lesquelles un médecin allemand, Johan Struensee, a gagné l'amitié du jeune roi fou Christian VII et l'amour de sa femme Caroline Mathilde...

Amour et pouvoir

Fidèle aux faits, le réalisateur les relate avec précision. Il soigne aussi la psychologie des personnages.

Tout est exact, hormis le motif d’introduction : la jeune reine Caroline Mathilde met par écrit ses souvenirs et demande à son amie Louise von Pleussen de remettre plus tard la lettre à ses enfants. Peut-être aussi la reine apparaît-elle dans le film plus séduisante qu’elle n’était dans la réalité ?...

Cela mis à part, les personnages sont conformes à ce que l’on en sait : la reine, jeune femme de vingt ans à peine, cultivée, rêveuse et idéaliste ; le roi Christian VII, à peine plus âgé, instable mais avec un fond tragique qui n’arrive pas à nous le rendre antipathique ; enfin le médecin Johann Struensee, de quinze ans plus âgé, homme d’expérience qui se pose en protecteur de l’une comme de l’autre.

Les autres personnages sont tout aussi brûlants de vérité : le falot Brandt, ami de Struensee, perdu par des enjeux qui le dépassent ; le vieux chancelier conservateur Bernstorff ; la reine douairière Juliana…

Des deux heures de projection reste une belle histoire humaine et, aussi, un portrait tout en finesse du Siècle des Lumières et de la ferveur que suscitaient dans les cercles cultivés de toute l’Europe les écrits des «philosophes» français.

André Larané
Publié ou mis à jour le : 2018-11-27 10:50:14

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