Toute l'Histoire du monde

Une Histoire bien enlevée

Nous avons lu pour vous Toute l'Histoire du monde de la préhistoire à nos jours, par Jean-Claude Barreau et Guillaume Bigot (Fayard, 2005, 456 pages, 22 euros) Ce livre d'Histoire n'a rien d'un ouvrage d'érudition. Destiné au plus vaste public, il expose et rappelle les données essentielles de notre Histoire.

L'aîné des deux auteurs, Jean-Claude Barreau, est un ancien prêtre au parcours mouvementé. Proche du sénateur Charles Pasqua, il dirige aujourd'hui le département de culture générale du pôle universitaire Léonard de Vinci (Nanterre). Son collaborateur est un jeune historien qui signe là son deuxième ouvrage (Guillaume Bigot a publié plus récemment un passionnant essai : Populophobie).

Toute l'Histoire du monde

Toute l'histoire du monde de la préhistoire à nos jours est une tentative sympathique de réhabiliter l'Histoire.

On peut penser que cela devient urgent quand une chaîne de télévision populaire (ou populiste ?) s'amuse à classer parmi les «Dix plus grands Français de tous les temps» le commandant Cousteau, l'abbé Pierre, Bourvil et Coluche!...

En 450 pages, les deux auteurs déroulent l'Histoire avec des formules pleines de vivacité. Autant dire que l'on ne s'ennuie pas le moins du monde au fil des pages.

On apprécie par-dessus tout les synthèses qui résument la problématique d'une époque en quelques phrases bien tournées, en évitant de perdre le lecteur dans une accumulation de détails. Ainsi en est-il de la Grande Guerre (1914-1918) ou encore de la naissance des nations européennes au Moyen Âge, aux alentours de l'An Mil.

Un plan conventionnel

Malgré l'annonce du titre, toutefois, le récit se conforme aux programmes scolaires de la rue de Grenelle (le ministère français de l'Éducation), avec un fort tropisme français et européen.

De la préhistoire, on passe à l'Antiquité méditerranéenne puis à Rome en glissant excessivement vite sur la Grèce de Périclès (oubli ?). De façon conventionnelle, on arrive aux invasions barbares, à la naissance de la civilisation européenne puis à l'Histoire de France proprement dite, les régions périphériques de l'Europe et les continents autres que l'Europe n'étant que survolés (tant pis pour nos amis québécois).

Reste que le récit et les commentaires n'ont rien de scolaire. Les auteurs multiplient des parallèles entre passé et présent, qui prêtent à réfléchir, quoique certains manquent de pertinence...

Ainsi est-il malvenu de comparer les Médicis à Messier, ex-patron de Vivendi (page 174). Il eût mieux valu les comparer aux milliardaires américains qui, de Henry Ford à Bill Gates, dépensent sans compter pour leurs fondations de bienfaisance.

Nous avons relevé quelques coquilles sans importance dans un ouvrage aussi encyclopédique (qui n'en fait pas ?) : ainsi Vespucci était-il florentin (et non vénitien), les Pays-Bas de Charles Quint incluaient les Pays-Bas actuels, Lénine (et non Kerenski) a signé l'armistice de Brest-Litovsk (page 319)...

André Larané
Publié ou mis à jour le : 2021-07-08 19:40:06

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