James Lind (1716 - 1716)

Si près du but...

Portrait de James Lind par Sir George Chalmers peint en 1783.Né dans une famille de marchands, l’Écossais James Lind commence tôt ses études de médecine et entre à 23 ans dans la Royal Navy où il servira au large des côtes de l’Afrique occidentale et dans les Antilles. Il va entrer dans l’Histoire en 1754 suite à la publication de son ouvrage A Treatise on the Scurvy (Traité sur le scorbut).

Au XVIIIe siècle, les symptômes du scorbut sont déjà connus et d’autres avant James Lind avaient pressenti que les agrumes pouvaient soigner le scorbut. Le médecin anglais John Woodall (1570-1643) en avait ainsi recommandé la consommation sur la British East India Company mais cette innovation ne se diffusera guère.

Les errements de la médecine du XVIIIe siècle

Le 20 mai 1747, tandis que James Lind se trouve à bord de la frégate HMS Salisbury qui effectue des patrouilles dans le golfe de Gascogne, le scorbut se déclare et commence à sévir.

Le mécin décide alors de mener un test sur douze marins malades, qu’il divise en six paires à qui il administre différents remèdes, en l’occurrence : un citron et deux oranges ; une pinte de cidre quotidienne ; six cuillerées de vinaigre ; une pâte avec orgeat ; des gouttes d’élixir de vitriol (acide sulfurique). Et la moitié d’une pinte d’eau de mer pour les deux marins plus atteints.

Au bout de six jours, oranges et citrons vinrent à manquer mais l’état des deux marins concernés s’était nettement amélioré, au point que l’un était guéri et l’autre suffisamment valide pour servir d’infirmier à ses compagnons de chambrée.

S’il a bien constaté l’effet des agrumes sur la maladie, James Lind restera convaincu que le scorbut tient avant tout à une humidité excessive et non à une carence d’une substance présente dans le jus des agrumes. Cette humidité excessive empêche selon lui l’expulsion des humeurs indésirables du corps.

Il déduit des résultats de son expérience que l’efficacité des agrumes provient de leur acidité qui détruit les fluides néfastes piégés dans le corps. Sur sa lancée, il propose donc d’autres types de remèdes et même de conserver les agrumes en les faisant bouillir, une méthode particulièrement contre-productive puisqu’elle détruit une large part de la vitamine C contenue dans ces aliments.

Le comportement de James Lind est emblématique d’une médecine qui intègre l’expérience mais en tire de mauvaises conclusions car il suit une logique erronée. Tout essai clinique, si concluant soit-il, ne peut en effet répondre qu’aux questions qui lui sont posées…

Bibliographie

Jean-Yves Nau, « La véritable expérience du Dr James Lind » in Revue Médicale Suisse, 2012, Vol. 8, 1846-1847,
Éric Martini, « Comment Lind n'a pas découvert le traitement contre le scorbut » in Histoire des sciences médicales, vol. 39, 2005.

Publié ou mis à jour le : 2020-01-17 18:56:41

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