Préhistoire et haute Antiquité en cartes animées

Vincent raconte la naissance de la Babylonie et de l’Assyrie

Neuvième épisode :

La naissance de la Babylonie et de l’Assyrie (de 2004 à 1595 av. J.-C.)

Cet épisode s’intéresse au plus grand chamboulement dans l’histoire de la Mésopotamie : l’extinction des Sumériens au profit des Babyloniens et des Assyriens.

Vers 2030 av. J.-C., la Mésopotamie est encore dominée par l’empire d’Ur dirigé par Shulgi. Mais un peuple venu de Syrie se fait de plus en plus menaçant : les Amorrites. Peut-être poussés par l’assèchement de leur pays d’origine, ils s’avancent jusqu’en Basse Mésopotamie et Shulgi doit ériger une gigantesque muraille pour les retenir. En plus, le contrôle des marches orientales demande un effort permanent face à la menace élamite. Vers 2030, les gouverneurs militaires prennent de plus en plus d’autonomie. Sous le règne d’Ibbi-Sîn, l’empire d’Ur éclate sous cette double pression élamite et amorrite. Tandis que les Elamites fondent un puissant royaume à ses portes, les Amorrites s’installent massivement jusqu’au cœur du pays de Sumer. Plusieurs gouverneurs proclament leur indépendance dans un contexte de famines. Ce sont les Elamites qui donnent le coup de grâce en 2004 av. J.-C. : ils s’emparent de la ville d’Ur et emmènent Ibbi-Sîn en exil.

Cet événement va avoir un impact psychologique considérable, et de nombreuses lamentations sur la chute des anciennes cités seront rédigées par la suite. De fait, cet épisode marque la fin de l’ordre ancien : Les Amorrites adoptent rapidement l’akkadien qui est la langue majoritaire du pays, et la langue sumérienne va continuer de refluer jusqu’à disparaître complètement. Dans le même temps, les Amorrites contribuent à exporter l’écriture akkadienne jusqu’au Proche-Orient.

La fin de l’empire d’Ur et les famines associées poussent aussi à l’émigration : ainsi le mythe hébreu du voyage d’Abraham depuis Ur jusqu’en Canaan trouve sans doute ses racines à cette époque. Finalement, les villes anciennes comme Ur, Uruk, Nippur, Lagash ou Kish s’effacent au profit de nouvelles cités.

C’est la ville d’Isin qui émerge en premier des ruines de l’empire d’Ur : son roi Ishbi-Erra, jadis simple gouverneur, parvient à chasser les Elamites du pays et à obtenir une certaine hégémonie sur la Basse Mésopotamie. Un peu plus tard, c’est la ville de Larsa qui commence à prendre son essor sous l’impulsion des Amorrites. Au prix de conflits incessants, elle parvient à grignoter peu à peu du terrain face à Isin, notamment sous l’impulsion de son roi Gungunnum à partir de 1930. Celui-ci réussit même à briser la puissance de l’Elam grâce à un raid sur Suse. Les conflits entre Larsa et Isin se poursuivent pendant plus d’un siècle, et les frontières de ces 2 royaumes ne cessent de fluctuer, ce qui laisse le temps à l’Elam de retrouver tout son éclat.

Vers 1830 av. J.-C., les cités situées plus au nord s’affirment à leur tour sous l’impulsion des Amorrites : Babylone, Eshnunna, Ekallatum et Mari sont les plus puissantes de Mésopotamie.

Enfin au cœur du pays amorrite dans l’actuelle Syrie, 2 puissants royaumes émergent : le royaume de Yamkhad avec pour capitale Alep, et le royaume de Qatna. Il faut noter que ça fait d’Alep l’une des plus vieilles villes du Monde actuel.

L’influence diplomatique du Moyen Empire égyptien parvenait alors jusqu’à Qatna, qui constituait donc un pivot entre les influences égyptienne et akkadienne.

La haute Mésopotamie reste longtemps divisée jusqu’à l’avènement du roi Shamshi Adad à Ekallatum : en 1794 av. J.-C., il parvient à s’emparer de la puissante ville de Mari. Très vite, son royaume devient le plus vaste du Moyen-Orient : il pose ainsi les bases de la future Assyrie. Dans le même temps plus au sud, la ville de Larsa triomphe enfin de sa grande rivale Isin et semble en passe de dominer toute la Basse Mésopotamie.

Ce nouveau découpage reste pourtant fragile : en 1775, la mort de Shamshi-Adad entraîne la fragmentation rapide de son état.

La puissance de l’Elam semble beaucoup plus solide : à cette époque, il commence à arbitrer les différents conflits en Mésopotamie. En 1764 av. J.-C., il lance une attaque massive sur le pays en contournant le royaume de Larsa par le nord. Grave erreur : ça a pour effet de rassembler une vaste coalition contre lui, menée par le roi de Babylone Hammurabi. La victoire de cette coalition confère une nouvelle aura à Babylone : un an plus tard, Hammurabi s’attaque à Larsa qui avait refusé la coalition et il s’empare de toute la Basse Mésopotamie. Puis il poursuit sur sa lancée en s’emparant d’Eshnunna, de Mari, et d’Assur, fondant ainsi le plus grand empire depuis celui d’Akkad.

À cette même époque, Alep étend aussi sa domination en s’emparant de Qatna : les royaumes de Yamkhad et d’Elam deviennent ainsi les 2 grandes puissances encadrant l’empire babylonien.

Hammurabi reste surtout connu pour le code de lois qu’il a fait rédiger. Cependant, ses conquêtes s’avèrent moins durables puisque l’empire perd ses régions septentrionales dès sa mort en 1750 av. J.-C.. Hammurabi apparaît donc comme le fondateur de la Babylonie, comme Shamshi-Adad était le fondateur de l’Assyrie. Cette division de la Mésopotamie en 2 parties va déteindre jusque dans la langue : l’akkadien se divise peu à peu en 2 dialectes, le babylonien et l’assyrien.

Le successeur d’Hammurabi doit faire face à des révoltes sur fond de grave crise économique : il parvient à les mater, mais la puissance de l’empire décline rapidement. Ces difficultés internes sont aggravées par des menaces permanentes aux frontières. La principale est due à un nouveau peuple venu du Zagros et promis à un brillant avenir : les Kassites.

Babylone finit par perdre l’extrême sud du royaume vers 1640 av. J.-C.. Les Kassites contribuent également à affaiblir l’Elam : le royaume finit par éclater et la dynastie au pouvoir disparaît.

Pour Babylone, le coup de grâce est donné par un nouveau peuple qui a pris de la vigueur en Anatolie : les Hittites. Ceux-ci affaiblissent durablement le royaume de Yamkhad, puis lancent un raid jusqu’à Babylone en 1595. La ville est pillée et la dynastie amorrite disparaît : c’est la fin de la période amorrite en Mésopotamie.

Les Hittites repartent dans leur pays avec les richesses pillées et le vide va rapidement être comblé par les Kassites. Ceux-ci vont marquer l’Histoire de la région pour les 440 ans à venir, comme les Amorrites avaient marqué les 400 dernières années.

Changement d’air dans le prochain épisode ! On va aller en Crète où une nouvelle civilisation est en train de prospérer : la civilisation minoenne.

Vincent Boqueho
Publié ou mis à jour le : 2021-11-30 18:15:27

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