En 141 av. J.-C., les Parthes ont remplacé les Grecs séleucides en Irak et en Iran. Ils ont ainsi fondé l’empire arsacide, du nom de la dynastie au pouvoir. Originaires d’Asie Centrale, ils ont plusieurs capitales : Nisa, Ecbatane, Séleucie et Ctésiphon.
Drôles de Perses
Leur puissance est encore fragile : à l’ouest, ils repoussent difficilement une attaque des Séleucides. À l’est, les Sakas poussés par la migration des Yuezhi représentent une menace tout aussi grande : ils ne seront vaincus que vers 115 sous le règne de Mithridate II, qui porte l’empire parthe à son apogée. Il s’empare notamment de l’Arménie.
A l’est, les Sakas finissent par jeter leur dévolu sur l’Inde et forment un vaste royaume indo-scythe.
L’empire parthe noue des relations commerciales avec Rome comme avec la Chine, ce qui met en place la Route de la Soie. Les produits d’Inde voyagent également sur cette route. L’empire parthe s’en trouve considérablement enrichi.
La mort de Mithridate II entraîne une division dynastique qui affaiblit l’empire : l’Arménie en profite pour retrouver son indépendance sous l’impulsion de Tigrane II, qui conquiert les restes de l’empire séleucide. Elle finit toutefois par ployer face à l’armée romaine et elle devient un royaume-charnière, soumis à la fois aux influences parthe et romaine.
En 54 av. J.-C., l’empereur Orodès II parvient à éliminer son rival, restaurant l’unité de l’empire. À cette époque, Rome est devenue la principale menace : le général Crassus tente de conquérir l’empire parthe, mais son armée est anéantie par les archers montés des Parthes à la bataille de Carrhes. Au sommet de leur puissance, les Parthes mènent plusieurs raids en Syrie et en Judée, mais ils ne parviennent pas à s’y maintenir. Par la suite, Rome agira de façon plus indirecte, notamment par le biais des rois d’Arménie.
À l’est émerge le royaume indo-parthe à l’occasion d’un changement de dynastie, qui prend pour capitale Taxila. Peu après, les tribus Yuezhi de Bactriane fondent le royaume kouchan. Enrichi par la Route de la Soie, celui-ci s’avance vers le sud à partir de l’an 50, puis en Inde 30 ans plus tard, mettant un terme au royaume indo-parthe.
L’empire kouchan mélange alors les cultures grecque, indienne et kouchan. Les deux capitales sont fixées près des actuelles Kaboul et Peshawar. Vers 120, il s’étend jusque sur la plaine du Gange. Mathura devient une nouvelle capitale. Peu après, le règne de Kanishka marque l’apogée de l’empire kouchan. Il favorise considérablement l’expansion du bouddhisme en Asie centrale, permettant sa diffusion jusqu’en Chine.
Pendant ce temps, la guerre a repris entre l’empire parthe et l’empire romain. En 114, l’empereur Trajan s’empare de l’Arménie et de la Mésopotamie. Cependant, sa mort contraint Rome à abandonner ces nouvelles possessions 3 ans plus tard. Après cinquante ans de paix relative, les guerres reprennent sur fond de lutte pour le contrôle de l’Arménie.
L’empire parthe sort très affaibli de ces conflits. Sur le plan intérieur, il est miné par de fréquents conflits dynastiques. Par ailleurs, la culture et la langue grecque n’ont cessé de perdre du terrain au profit d’un renouveau de la culture iranienne.
Ces facteurs favorisent la montée en puissance du Perse Ardashir Ier, qui remporte une victoire décisive contre l’empereur parthe en 224. Il fonde ainsi l’empire perse sassanide. L’empire kouchan tombera peu de temps après face aux armées perses. Cela mettra un terme aux 450 ans d’influence hellénistique dans la région insufflée par les conquêtes d’Alexandre le Grand.
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Magrou (14-03-2018 19:12:36)
Vraiment passionnant et tres vivant, vous nous dressez un panoramique toujours exceptionnel qui recoupe mes propres connaissances avec le recul critique nécessaire. Encore merci