Pour le monde du savoir, le 1er siècle de notre ère est marqué par une révolution : fini, les « volumen », ces rouleaux de papyrus de parfois douze mètres, malcommodes et qu'il faut dérouler des deux mains. Place aux livres ou « codex », constitués de feuillets reliés entre eux.
Maniables et résistants, les livres se prêtent à des illustrations ou enluminures. Le Moyen Âge chrétien, pendant un millénaire, va voir se multiplier les manuscrits enluminés. Mais gare aux généralisations. S'ils ne cessent de nous fasciner, ces ouvrages précieux ne représentent qu'un vingtième de l'ensemble des manuscrits médiévaux.
Prenons à notre tour notre temps pour aller voir d'un peu plus près le processus long et fastidieux de ces chefs-d’œuvre ; l'âge d'or du livre !
Toujours plus de livres ! De l'œuvre pie à l'industrie
Au début du Moyen Âge, les manuscrits sont produits dans les monastères par les moines copistes qui, selon la règle de saint Benoît, partagent leur temps entre la prière et le travail.
L'admiration que nous portons aujourd'hui à ces bagnards de l'écriture était partagée par leurs contemporains, comme le montre cette formule du théologien Alcuin : « Il est préférable d'écrire des livres que de planter des vignes ; celui-là entretient son ventre, celui-ci son âme » (Carmina, VIIIe s.).
C'est donc tout naturellement que les moines se spécialisent dans cette tâche à laquelle est consacrée dans chaque monastère une salle, le scriptorium. Là, les moines copistes écrivent en moyenne 5 à 6 folios par jour. Il faut un an environ pour copier une Bible.
Certains lieux deviennent petit à petit de véritables maisons d'édition, assurant la création du livre depuis la préparation du parchemin jusqu'à la réalisation de la couverture.
Mais le développement des villes et de leurs universités, au XIIe siècle, ainsi que de la lecture silencieuse et donc individuelle, met fin à ce monopole.
Désormais, des artisans laïcs se spécialisent à leur tour dans l'enluminure ou la reliure tandis que les étudiants n'hésitent pas à passer leurs soirées à recopier les ouvrages.
Dans le même temps, la demande s'élargit grâce un nouveau public, bourgeois, qui s'intéresse à de nouveaux domaines : sciences, droit, mais aussi littérature, désormais non plus en latin mais en français.
La qualité également s'améliore sous la direction du « libraire » qui s'engage à ne diffuser que des copies exactes. Le temps des moines copistes est fini ! (...)
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Voir les 8 commentaires sur cet article
leprand (03-07-2016 15:27:58)
Merci se plonger dans chaque nouveau n° est un vrai plaisir,un pur moment de bonheur.
Florence (01-01-2014 19:45:24)
on apprend des tas de choses intéressantes sur Hérodote.
Encore merci
annie (06-12-2013 19:13:55)
passionnant,j'ai toujours autant de plaisir a lire ce que vous nous concoctez!
merci