Des origines à nos jours

Lyon, métropole des Gaules

Lyon a été la métropole des Gaules à l'époque romaine puis, après une longue éclipse, est devenue à la fin du Moyen Âge la deuxième ville de France.

Centre industriel, commercial et intellectuel très actif, la ville bénéficie encore aujourd'hui de sa situation privilégiée au carrefour de trois cultures : la France, l'Italie et le monde germanique, héritier du Saint Empire romain germanique.

Les Trois Gaules

Au départ, il y a une bourgade gauloise au pied de la colline de la Croix-Rousse, entre Rhône et Saône. Arrivent Jules César et les Romains. Toute la Gaule ou à peu près (cf Goscinny et Uderzo) tombe sous la férule de Rome. Des colons chassés de Vienne s'établissent sur la colline de Fourvière. Là, un ancien officier de César fonde la Colonia Copia Felix Munatia, future Lugdunum, le 9 octobre de l'an 43.

Trois décennies plus tard, l'inauguration du sanctuaire des Trois Gaules par Drusus, beau-fils de l'empereur Auguste, consacre Lugdunum comme la capitale de l'ancienne «Gaule chevelue», divisée en trois provinces romaines.

Sous la «pax romana» (paix romaine), si relative soit-elle, Lugdunum connaît un grand essor grâce à l'artisanat (poterie, verre...), au commerce (du vin, entre autre), mais aussi à l'administration. Ainsi la ville possède-t-elle un important atelier monétaire. Elle compte 50.000 à 200.000 habitants.

À la lisière de la France et de l'Empire

Au VIe siècle, la paix romaine n'est plus qu'un lointain souvenir. Avec le traité de Verdun entre les petis-fils de Charlemagne, en 843, Lyon est rattachée à la Lotharingie, puis au royaume de Bourgogne et Provence, enfin, en 1032, au Saint Empire romain germanique.

Le roi de France Philippe le Bel impose progressivement son autorité sur la ville. Le 10 avril 1312, l'archevêque lui remet ses pouvoirs. Un peu plus tard, la ville reçoit du roi une charte communale. La bourgeoisie s'enrichit et prospère du fait d'une situation exceptionnelle au croisement des routes vers le bassin parisien, les Flandres, l'Italie et la Rhénanie. Ses foires et ses établissements bancaires sont parmi les plus réputés d'Europe et rivalisent avec Genève.

Dès 1473, deux décennies après l'invention de Gutenberg, Lyon accueille une première imprimerie et devient très vite un centre majeur de l'édition européenne.

Elle prend l'habitude d'accueillir la Cour. François 1er s'attache si bien à la ville qu'il songe même un moment à en faire la capitale du royaume, ainsi que le rappelle Fernand Braudel (L'Identité de la France). Mais lorsque le roi, lassé par une succession d'échecs, suspend à la fin des années 1520 ses expéditions outre-monts, tout s'écroule et cela d'autant plus vite que la France affronte plusieurs années de mauvaises récoltes.

Pour cette raison éclate le 25 avril 1529 la «Grande Rebeyne», une émeute de la faim.

L'enfant rebelle de la monarchie

Lyon, cité des imprimeurs et des poètes, proche qui plus est de Genève la calviniste, montre de l'intérêt pour la Réforme protestante.

Suite au massacre d'innocents protestants à Wassy (Champagne) par les hommes du duc de Guise, le baron des Adrets, un disciple méridional de Calvin, entreprend une chevauchée vengeresse à la tête de quelques milliers de soudards. Dans la nuit du 29 au 30 avril 1562, ses troupes s'emparent de Lyon et se livrent à des destructions iconoclastes. C'est le point de départ des guerres de religion dans la capitale des Trois Gaules. Beaucoup de Lyonnais choisissent de s'établir à Genève.

Le Siècle des Lumières rayonne comme il se doit sur la grande cité rhôdanienne. Mais l'industrie de la soie entre bientôt en crise. La ville connaît une première grève en 1786. Le pire survient quand les guerres de la Révolution ferment aux négociants lyonnais les marchés étrangers. la Révolution, en engageant la guerre contre toute l'Europe, ruine le commerce de la soie.

Les Lyonnais tentent de faire valoir leurs droits auprès de la Convention. Mandaté par Robespierre, le montagnard Chalier amène une guillotine pour rétablir l'ordre. Mais il est arrêté le 29 mai 1793 par les rebelles et c'est lui qui en définitive étrenne la «machine» ! Il s'ensuit un siège de Lyon par les troupes de la Convention, du 8 août au 9 octobre 1793. Le général Kellerman, héros de Valmy, bombarde la ville et obtient enfin sa reddition.

Les sanctions ne se font pas attendre. La ville est rebaptisée «Commune-Affranchie» et le département de Rhône-et-Loire coupé en deux ! Le 4 décembre 1793, 60 «rebelles pris les armes à la main» sont mitraillés au canon dans la plaine des Brotteaux. La répression se solde au total par 700 exécutions sommaires à l'initiative des commissaires Fouché et Collot d'Herbois.

La Convention songe un moment à raser la ville. Mais elle se contente de destructions limitées. Collot d'Herbois tape avec un marteau d'argent sur les beaux immeubles de la place Bellecour, place d'armes créée par Louis XIV, qu'il veut voir démolir pour «effacer toute trace de la magnificence royale». Sous le Consulat, en 1800, Bonaparte redressera les immeubles, mais dans un style et des matériaux moins nobles.

La fin de la Révolution et l'avènement du Consulat rendent le sourire aux soyeux lyonnais et pour mieux restaurer leurs affaires, ils font le pari de la mécanisation.

C'est l'époque où un fils de canut, Joseph Jacquard, reprend les recherches de Vaucanson sur les cartes perforées. Il invente en 1801 le métier à tisser qui porte son nom. Avec cette mécanique, un homme tisse 15 cm par jour au lieu de 2 à 3 par jour à 8 ou 10 personnes selon la manière traditionnelle. Comme de bien entendu, le chômage frappe la ville...

La crise de la soierie débouche le 22 novembre 1831 sur la révolte des canuts. Née sur la colline de la Croix-Rousse, elle se propage à tous les quartiers ouvriers de la métropole. Les insurgés prennent pour emblème le drapeau noir et la devise : «Vivre en travaillant ou mourir en combattant».

Épilogue

Sous le Second Empire sont enfin oubliés les troubles des guerres de religion et la crise de la soierie...

Métropole industrielle prospère et sûre d'elle-même, Lyon vit désormais au rythme de la France. Apaisée et satisfaite, la métropole des Gaules inaugure en grande pompe le 8 décembre 1852, au sommet de Fourvière, sur l'ancienne Lugdunum, un clocher surmonté d'une statue de la Vierge. Lyon se voue à la Vierge et depuis lors, s'illumine chaque année en son honneur, pour la joie des petits et des grands.

La primatiale Saint-Jean (Lyon), illuminée le 8 décembre (photo : Christian Guyard)
Publié ou mis à jour le : 2019-05-14 16:11:15
Chimèle (13-11-2012 18:11:35)

" Le sanctuaire des Trois Gaules et son amphithéâtre ont disparu, mais des fragments nous sont parvenus, ainsi que des représentations sur des pièces de monnaie." il reste tout de même ... Lire la suite

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