Après 1200 av. J.-C., le retrait des empires suite à l’irruption des Peuples de la Mer favorise la formation de puissances locales au Levant.
Les Phéniciens à l'origine de l'alphabet
La position centrale de la Phénicie entre l’Egypte, la Mésopotamie et la Grèce explique son rôle de plaque tournante commerciale. Le commerce met au contact des langues très diverses, ce qui pousse à utiliser une écriture simplifiée pour faciliter les échanges : dès -1200, l’alphabet phénicien est mis en place dans la ville de Byblos. Il est adapté d’un proto-alphabet apparu 500 ans plus tôt dans le Sinaï égyptien, lui-même issu d’une simplification des hiéroglyphes : les étroits contacts de Byblos avec l’Egypte ont favorisé sa diffusion vers le nord.
L’alphabet phénicien donnera ensuite naissance à l’alphabet araméen : celui-ci favorisera l’expansion de la langue araméenne dans tout le Proche-Orient, et donnera naissance à l’alphabet arabe. L’alphabet phénicien conduira aussi à l’alphabet grec, dont s’inspirera l’alphabet latin. Les Phéniciens sont donc à l’origine d’une évolution capitale de l’écriture.
Dans un premier temps, Byblos et Sidon sont les plus prospères, dans la continuité des périodes précédentes. Puis, à partir du XIe siècle, c’est Tyr qui devient la plus dynamique. Chypre est alors la principale destination, grâce à ses mines de cuivre. Puis, la forte demande en métaux pousse les Phéniciens à aller de plus en plus loin : en Sardaigne d’abord, mais surtout jusqu’à la péninsule ibérique où se trouvent des gisements de cuivre, d’argent, de plomb et de fer.
Deux routes existent : celle du nord passe par Chypre, la Grèce, la Sicile, la Sardaigne et les Baléares, celle du sud passe par l’Egypte et longe les côtes d’Afrique. Outre les métaux, les Phéniciens échangent des tissus, du vin, de l’huile, de l’ivoire, des épices et aromates, des chevaux. Ils fournissent aussi des denrées locales : le bois issu des forêts de cèdre, et des produits d’artisanat. Enfin, ils initient le commerce d’esclaves en provenance du sud du Sahara.
La ville de Tyr entretient des relations de plus en plus étroites avec Sidon. Vers -900, les 2 royaumes fusionnent et Tyr accroît encore son rayonnement : à partir de -850 elle commence à développer de véritables colonies à partir des comptoirs préexistants. Cette expansion est sans doute stimulée par les razzias fréquentes de l’empire assyrien.
Les premières colonies se développent à Chypre et en Cilicie, en Afrique avec Utique et Carthage, en Espagne avec Gadir. Puis de nouvelles colonies apparaissent dans le siècle suivant en Sicile, à Malte, en Sardaigne, dans les Baléares et dans la péninsule ibérique. Le détroit de Gibraltar est franchi avec notamment l’implantation de Lixus sur la côte marocaine.
Dans le même temps, l’empire assyrien renforce son emprise sur la Phénicie à partir de -740. Les cités phéniciennes perdent peu à peu leur autonomie : Tyr est la dernière à subir le diktat de l’Assyrie, en -670. Les colonies phéniciennes se détachent alors de la métropole et mènent leurs propres colonisations, à commencer par Carthage d’où émergera la civilisation punique.
En Phénicie, les révoltes sont récurrentes. À partir de -620, les cités profitent de l’affaiblissement de l’Assyrie pour retrouver une dernière fois leur autonomie. C’est à cette époque, qu’a lieu le périple phénicien le plus remarquable qui nous ait été rapporté : vers -600, le pharaon Nechao II aurait demandé à des marins phéniciens de faire le tour de l’Afrique pour son compte, sans doute pour reconnaître une nouvelle route menant aux ressources minières de l’Ibérie. Le périple aurait duré 3 ans et aurait été accompli avec succès, 2100 ans avant le voyage de Vasco de Gama, ce qui constitue une performance extraordinaire.
Finalement, l’empire babylonien finit par remplacer l’empire assyrien au Proche-Orient : Tyr est prise en -572 après 13 ans de siège. À partir de cette date, les cités phéniciennes continueront à bénéficier de certains privilèges, mais ne retrouveront jamais plus leur indépendance. C’est alors Carthage qui se chargera de perpétuer l’héritage des Phéniciens.
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Anonyme (25-06-2015 18:22:19)
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Anonyme (25-06-2015 18:16:15)
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