En 270 av. J.-C., trois principaux royaumes hellénistiques se sont constitués sur les dépouilles de l’empire d’Alexandre le Grand : la Macédoine des Antigonides, l’Egypte des Lagides, et l’empire séleucide.
D’autres royaumes hellénisés ont aussi pris leur indépendance : la Bithynie, la Paphlagonie et le Pont sur la côte nord de l’Asie Mineure, l’Arménie et l’Atropatène plus à l’est...
Naissance d'une puissance maritime
Peu après, le royaume de Pergame prend son indépendance vis-à-vis des Séleucides. Le royaume de Cappadoce suit son exemple quelques années plus tard.
Les Séleucides sont accaparés par les conflits contre les Lagides pour le contrôle de la Syrie : la ville d’Antioche devient rapidement une deuxième capitale de l’empire. Délaissées, la Bactriane et la Parthie en profitent pour prendre leur indépendance vers 245 av. J.-C.. Après cette succession de morcellements, la situation se stabilise enfin.
Le monde grec peut alors se subdiviser en 3 grandes zones : les régions habitées majoritairement par des Grecs, essentiellement sur les côtes. Les régions gouvernées par des Grecs, comme la Bactriane. Et les régions gouvernées par des dynasties locales partiellement hellénisées, comme l’Arménie et la Parthie. Si on ajoute la civilisation romaine très influencée par la culture grecque, on obtient un domaine culturel qui s’étend de l’Atlantique à l’Inde. Notons que l’araméen, langue vernaculaire du Proche-Orient, demeure la langue du commerce dans l’Asie hellénistique...
La science grecque poursuit son essor : à Alexandrie, Euclide pose les bases des mathématiques modernes. Sur l’île de Samos, Aristarque propose le premier modèle héliocentrique. A Syracuse, Archimède trouve les premières lois de la physique. Quant à Eratosthène d’Alexandrie, il mesure correctement la circonférence de la Terre.
En 202, l’empire séleucide connaît un nouveau dynamisme sous l’impulsion de son roi Antiochos III : il remporte des victoires contre les Lagides et récupère leurs possessions en Asie Mineure et au Levant. Mais c’est le moment où Rome triomphe contre Carthage et devient une puissance avec qui il faut compter.
L’Àgypte étant devenue sa principale source en blé, elle défend ce royaume contre l’appétit des Séleucides. Rome devient aussi l’allié naturel du royaume de Pergame, qui lutte pour conserver son indépendance vis-à-vis des Séleucides. En 188 av. J.-C., Antiochos III doit renoncer à ses possessions en Asie Mineure tandis que Pergame accroît considérablement son territoire. Pendant ce temps à l’est, la Bactriane profite de l’effondrement de l’empire maurya pour s’étendre jusqu’aux rives de l’Indus.
Quant à la Macédoine, elle paye son alliance avec Carthage : au prix de trois guerres successives, Rome s’empare du royaume des Antigonides en 168 av. J.-C.. Affaibli par sa guerre contre Rome, l’empire séleucide doit faire face à de nombreuses révoltes. En Judée, le Juif Mattathias mène une rébellion qui chasse les Séleucides et porte la dynastie des Hasmonéens au pouvoir. A l’est, les Parthes profitent des troubles pour s’étendre vers l’ouest : en 141 av. J.-C., leur roi Mithridate Ier entre dans Séleucie. Il fonde Ctésiphon juste en face, qui va s’imposer peu à peu comme la nouvelle capitale. A l’est, la Bactriane s’effondre peu après sous la pression des nomades Sakas, ne laissant plus que des royaumes indo-grecs divisés au nord de l’Indus.
Rome hérite du royaume de Pergame à la mort de son roi Attale III en 133 av. J.-C.. Confinés sur la Syrie, les Séleucides se retrouvent pris entre l’expansion des Parthes à l’est et celle des Romains à l’ouest. À partir de cette date, Rome va imposer son jeu sur les trois continents.
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