En août 1947 étaient découverts par le plus grand des hasards, à proximité de la mer Morte, des jarres contenant des rouleaux de manuscrits (parchemins et papyrus).
Ces documents deux fois millénaires allaient faire accomplir un bond de géant aux études archéologiques et théologiques sur les Juifs et la Bible.
Les manuscrits de la mer Morte sont ainsi dénommés parce qu'ils ont été découverts aux environs de Qumran, un lieu dit qui s'appelait Secacah dans l'Antiquité, dans une région aride et sèche, au nord-ouest de la mer Morte.
Leur découverte revient à deux bédouins qui, ayant déniché dans un trou deux jarres remplies de vieux documents, les ont livrées à un brocanteur de Bethléem. Les recherches ultérieures ont révélé dans onze grottes de la région quantité d'autres jarres remplies de rouleaux de papyrus ou de parchemins miraculeusement préservés par la sécheresse de l'air ambiant.
Ces jarres auraient été cachées dans les grottes à l'approche des Romains par des membres de la communauté juive des Esséniens.
Les Esséniens sont une communauté mystique composée uniquement d'hommes, qui aurait quitté Jérusalem en raison de divergences portant notamment sur le calendrier religieux (le leur, très proche du nôtre, avait 364 jours, était divisé en 52 semaines et 12 mois de 30 et 31 jours). Ils vivaient à Qumran au milieu d'autres communautés. Ils se vouaient à la prière et développaient une morale communiste et rigoriste, avec mise en commun des biens et rejet du plaisir.
Les chercheurs qui se sont penchés sur les documents de Qumran ont très vite compris qu'il s'agissait de manuscrits du 1er siècle d'avant notre ère, tout juste antérieurs à la naissance du Christ. La plupart se rapportent à la vie quotidienne des communautés locales. Mais cent cinquante sont des copies du texte biblique.
Tous les livres de la Bible hébraïque à l'exception de ceux d'Ester et Noémie sont représentés dans les rouleaux de Qumran, en un ou plusieurs exemplaires. Fait remarquable : les textes sont parfois identiques à la version dite « d'Alep », qui a été rédigée à Tibériade beaucoup plus tard, au Xe siècle de notre ère ; ils sont en d'autres passages conformes à des versions antérieures du texte sacré, comme la Septante, écrite à Alexandrie entre 301 et 150 avant JC.
Le rouleau d'Isaïe est l'un des plus anciens, écrit vers 100 avant JC, et des mieux conservés (734 cm de long). Il raconte l'histoire du prophète Isaïe, particulièrement appréciée par la communauté essénienne.
On peut voir aujourd'hui au musée d'Israël, à Jérusalem, le rouleau d'Isaïe (ou son fac-similé) et quelques autres manuscrits de la mer Morte, ainsi que le fameux Codex d'Alep.
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Thibault (15-02-2012 18:12:07)
Les manuscrits de la mer morte ont été mis en ligne par des passionnés d'histoire biblique. le site web dont je ne connais pas l’URL est anglophone.