Le prestidigitateur Georges Méliès a 34 ans quand il assiste à la première séance publique des frères Lumière. Cela se passe le 28 décembre 1895, dans le Salon indien du Grand Café du boulevard des Capucines, à Paris.
Ébloui, il entrevoit le premier la dimension artistique du cinéma et va la révéler au public.
Visionnaire
Fils de famille aisée, Georges Méliès a fait son service militaire à Blois, la ville du prestidigitateur Robert Houdin (1805-1871). C'est ainsi qu'il découvre sa vocation et achète le petit théâtre parisien de Robert Houdin. Très vite, il acquiert à son tour une belle réputation de prestidigitateur.
Après la séance mémorable des frères Lumière, il fabrique son propre appareil à l'imitation de celui des frères Lumière. Dès 1896, pour renouveler l'intérêt du public, il a l'idée de monter des fictions et invente les premiers effets spéciaux du cinéma.
Georges Méliès s'attire d'emblée un grand succès auprès du public par sa fantaisie et son imaginaire qui tranchent avec la vulgarité de la plupart des réalisateurs de l'époque. Aujourd'hui encore, son art suscite l'intérêt des professionnels et des amateurs.
À Montreuil-sous-Bois, près de Paris, il ouvre en 1897 un studio cinématographique, crée sa propre compagnie, la Star-Film, et, dans les deux décennies suivantes, va réaliser un millier de films. Appelés « vues », ces films ne durent que 4 minutes et sont diffusés dans les baraques de foire.
Dépassé par le succès
Méliès réalise en 1902 un premier « long métrage » avec son chef-d'oeuvre : Le voyage dans la lune, en s'inspirant d'un roman de H.G. Wells publié l'année précédente : Les premiers hommes dans la Lune.
Il investit dans le projet 30 000 francs, une somme pharamineuse pour l'époque. Le tournage dure quatre mois, de mai à août 1902, et la première séance a lieu le 1er septembre 1902.
Le film, d'une durée exceptionnelle de 16 minutes, est bientôt diffusé en des centaines d'exemplaires dans le monde entier, y compris aux États-Unis.
Mais le génial créateur est rapidement dépassé par le succès mondial du cinéma. Qui plus est, la Grande Guerre de 1914-1918 porte un coup fatal au cinéma européen et favorise l'émergence des studios d'Hollywood.
Georges Méliès doit jeter l'éponge en 1923 faute d'avoir donné à sa compagnie une dimension industrielle...
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Erik (08-02-2018 04:18:16)
Et voilà une histoire qui finit bien, comme au cinéma :-)