François Guizot est le principal ministre de Louis-Philippe Ier, le « roi bourgeois » par excellence. Il exprime mieux qu'aucun autre le réformisme tranquille de ce règne et une certaine forme de « conservatisme éclairé » qui se retrouve dans la formule célèbre : « Enrichissez-vous par le travail, par l'épargne et la probité ». Pour ces raisons, il devra supporter toute l'impopularité du régime finissant et son image en sera durablement ternie.
Bourgeois libéral et réformateur
Élève brillant issu d'une famille protestante des Cévennes, le jeune Guizot se fait très tôt reconnaître comme un universitaire et un historien de talent. Il suit le roi Louis XVIII à Gand pendant les Cent-Jours qui marquent la fin de l'empire napoléonien.
Partisan d'une monarchie constitutionnelle, il fréquente les premiers cabinets ministériels de Louis XVIII et devient le maître à penser des modérés du « juste milieu », entre la réaction légitimiste et les républicains. C'est ainsi qu'il entre en conflit avec les gouvernements ultra-royalistes de la fin du règne de Louis XVIII et de son successeur Charles X. Il milite aussi pour l'abolition de la peine de mort.
Après la révolution des Trois Glorieuses de 1830, il entre dans les gouvernements successifs du roi Louis-Philippe Ier.
Ministre impopulaire
Guizot tient successivement les ministères de l'Intérieur, de l'Instruction publique puis des Affaires étrangères. Très vite, François Guizot apparaît comme l'inspirateur du régime. De 1840 à 1847, il est le véritable chef du gouvernement, celui-ci étant placé sous la présidence nominale du vieux maréchal Soult.
Par la loi du 28 juin 1833, il fonde l'enseignement primaire public et généralise les Écoles normales primaires pour la formation des instituteurs.
En 1840, il raccommode la France et l'Angleterre, sur le point de se faire la guerre en raison de la politique aventureuse de son prédécesseur Adolphe Thiers. Il ouvre la voie à une première « Entente cordiale » (l'expression est de lui !) entre Louis-Philippe Ier et la reine Victoria par les visites de la reine à Eu en 1843 et du roi des Français à Windsor en 1844.
En 1842, sa loi sur les chemins de fer accélère l'industrialisation du pays.
Ce n'est qu'en novembre 1847 que Guizot devient officiellement le chef du gouvernement avec le titre de président du Conseil.
Mais son refus obstiné d'abaisser le cens électoral fixé à 200 francs et qui limite à 240 000 le nombre d'électeurs lui vaut une impopularité croissante auprès de la bourgeoisie républicaine. Elle concourt à la révolution de février 1848 et à la chute de la royauté, l'obligeant lui-même à renoncer définitivement à la politique.
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hugues (12-10-2018 14:42:39)
Bonjour, Il est clair que François Guizot eut de nombreux mérites. Cela prouve qu'il est parfaitement possible de faire de la belle ouvrage... et d'être un vrai salaud. En plus du "travail, de l... Lire la suite