Haroun al-Rachid (765 - 809)

Le calife des Mille et une Nuits

Le 14 septembre 786, à Bagdad, sur les bords du Tigre, Haroun al-Rachid devient calife, c'est-à-dire « remplaçant » du prophète Mahomet. Son titre lui confère l'autorité sur la totalité des musulmans à l'exception de ceux d'Espagne.

Haroun al-Rachid est le troisième fils du calife El-Mahdi et d'une affranchie berbère ou yéménite. Il a vingt ans quand il succède à son frère al-Hadi, sans doute assassiné.

Son règne, magnifié par les chroniqueurs et les Mille et Une Nuits, coïncide avec l'apogée de la dynastie des Abbassides. Obscurci par les révoltes fiscales, les échecs diplomatiques et les révolutions de palais, il en amorce aussi le déclin.

Essor de l'empire arabe

Sous son règne, Bagdad est la cité la plus remarquable de l'univers. Elle offre l'exemple d'une civilisation raffinée dont les contes des Mille et Une Nuits nous conservent le souvenir.

Ses commerçants entretiennent des relations avec le monde entier comme le rappelle le conte de Sindbad le marin.

Ses poètes chantent le vin et l'amour, comme Abou Nouwas (ou Abû Nuwas). Ses théologiens et ses savants élaborent une culture de premier plan.

Sa population, en trois ou quatre générations, s'élève à plus d'un million d'habitants, ce qui en fait la plus grande métropole de son époque.

Dans tout l'empire mais aussi dans l'émirat indépendant de Cordoue, en Espagne, et dans le royaume du Maroc, se développe un artisanat prospère dont le souvenir se conserve dans le vocabulaire : cordonnier vient de Cordoue, mousseline de Mossoul, produits damasquinés (orfèvrerie à la feuille d'or) de Damas, maroquinerie de Maroc,.

Les Arabes restaurent et améliorent les anciens réseaux d'irrigation autour de la Méditerranée. Du fait de leurs liens avec la Perse, l'Extrême-Orient et l'Asie du Sud, ils introduisent de nouvelles cultures en Occident : riz, haricot, chanvre, canne à sucre, mûrier, abricotier, asperge, artichaut...

Difficile succession

Dans ses relations diplomatiques, le calife Haroun al-Rachid fait preuve d'une activité. Il impose pendant quelques années un tribut aux Byzantins. Il envoie aussi une ambassade à Charlemagne et lui offre une horloge à eau ou clepsydre...

Son règne témoigne aussi de la fragilité de l'autorité califale. Yahya, qui fut le précepteur du calife dans sa jeunesse, est devenu au fil du temps son principal ministre. Il installe sa famille, les Barmécides, au premières places de l'État.

L'aventure connaît une fin tragique avec le massacre des Barmécides sur ordre d'Haroun al-Rachid. Malgré son coup d'éclat, le calife va laisser peu à peu son pouvoir tomber aux mains des ministres et des conseillers.

Publié ou mis à jour le : 2021-01-17 07:59:35
Erik (13-09-2016 15:24:53)

Je vois que Borney a pensé à la même chose que moi il y a huit ans. C'est vrai que les Mutazilites niaient le caractère incréé du coran, ce qui ouvrait la porte à une réelle exégèse...

Borney (14-09-2008 10:50:25)

Que ne redonnons-nous vie au mutazilisme! Cela faciliterait les relations entre l'Occident et l'Orient

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