Fils d’un marin d’Amsterdam, autodidacte de génie, Henri Deterding s’est acquis dans les années 1920, à la tête de la Royal Dutch Shell, la réputation d’être « l’homme le plus puissant du monde ». D’aucuns le qualifient de « Napoléon du pétrole » ! Il est vrai que John D. Rockefeller n’était plus là pour lui faire de l’ombre.
Une ascension foudroyante
Suite à la mort de son père, Henri Deterding travaille à seize ans comme simple clerc dans une banque d’Amsterdam. À 24 ans, il est reçu sur concours dans une société de négoce de matières premières et devient son agent à Sumatra, dans les Indes néerlandaises (l’actuelle Indonésie).
Sa réputation de négociant lui vaut d’entrer en relations et en amitié avec Jean-Baptiste Auguste Kessler, patron de la Royal Dutch, une modeste compagnie fondée en 1890 pour exploiter les gisements de pétrole découvertes à Sumatra.
Deterding devient en 1896 l’adjoint de Kessler à la tête de la Royal Dutch. Et quand meurt ce dernier quatre ans plus tard, Deterding (33 ans) lui succède à la tête de la compagnie.
Pleinement conscient de la faiblesse de sa compagnie, il va chercher à tisser une alliance avec l’homme d’affaires britannique Marcus Samuel, patron de la Shell. L'accord est conclu en mai 1907. Marcus Samuel devient président de la nouvelle compagnie, la Royal Dutch Shell avec un siège à La Haye (Pays-Bas) et un autre à Amsterdam. Directeur général, Henri Deterding est le véritable maître à bord.
En 1911, la compagnie profite de ce que la Royal Navy se convertit au fioul, en lieu et place du charbon, à l’initiative du Premier Lord de l’Amirauté Winston Churchill et de son conseiller, l’amiral Fischer. La même année, la Standard Oil est contrainte au démantèlement en vertu des lois anti-trusts, ce qui fait de la Royal Dutch Shell la première compagnie pétrolière du monde...
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