Tibère (42 av. J.-C. - 37)

La transition tranquille

Le 19 août 14, à la mort d'Auguste (77 ans), c'est tout naturellement que lui succède Tibère (56 ans) à la tête de Rome. Fils de son épouse Livie et de son premier mari Tiberius Claudius Nero, il a été adopté par l'empereur dix ans plus tôt et étroitement associé au pouvoir.

Dans les vingt-trois ans qui lui restent à vivre, il va consolider le régime mis en place par César et Auguste, avec des institutions héritées de l'ancienne République mais une concentration de toutes les magistratures utiles entre les mains d'un seul homme, qui fait de lui un autocrate que l'on désigne aujourd'hui du nom d'empereur (du latin imperium, commandement militaire).

Successeur obligé

Tibère, dès son enfance, se montre sérieux, timide et réfléchi. Il apprend le grec et se passionne pour la littérature. Ces dispositions font le désespoir de son beau-père Auguste qui lui préfère son frère cadet Drusus, d'un naturel plus impétueux.

Il n'empêche qu'il témoigne de réelles capacités de commandement dans les mission que lui confie l'empereur.  Nommé consul en 29 av. J.-C., à 13 ans, il est envoyé dix ans plus tard en Arménie pour remettre sur le trône le roi Tigrane, un allié de Rome. En 15 av. J.-C., il épaule son frère sur les frontières du Rhin et du Danube et remporte avec lui de belles victoires sur les Illyriens et les Pannoniens. Drusus, fort de ses succès sur les Germains, prend le surnom de « Germanicus ».

C'est alors que se pose à Auguste la question de sa succession. Il perd en 12 av. J.-C. son ami Agrippa auquel il avait donné en mariage sa fille Julie. Les deux garçons aînés du couple sont confiés à Tibère et celui-ci se voit contraint de divorcer de sa femme chérie pour épouser Julie.

Tibère se soumet avec réticence, d'autant que l'inconduite de Julie est de notoriété publique. Suite à la mort de ses pupilles, il demeure bientôt le seul héritier en lice et Auguste, malgré le manque d'empathie à son égard, l'associe pleinement aux responsabilités.

Gestionnaire consciencieux

Tibère se montre avant tout soucieux de bien administrer l'empire. Dédaigneux des honneurs, il refuse d'être divinisé de son vivant et réduit les dépenses ostentatoires par souci d'économie, au risque de heurter la plèbe romaine en la sevrant des jeux qu'elle affectionne tant.

Ses efforts portent leurs effets : la corruption recule, la pression fiscale se réduit et les provinces connaissent une belle prospérité. Mais l'empereur s'attire ce faisant beaucoup d'ennemis, en particulier au Sénat, la vieille instance héritée de la République qui se voit chaque jour un peu plus écartée du pouvoir et de ses prébendes.

Et il commet l'erreur de s'en remettre en toute confiance à un parvenu ambitieux, Séjan. Celui-ci est le préfet de la garde prétorienne, censée assurer la sécurité de la maison impériale. (...)

Publié ou mis à jour le : 2018-11-27 10:50:14

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