Le FBI est fondé en 1908 sous le nom de Bureau of Investigation par Charles Bonaparte, ministre de la Justice dans le gouvernement du président Theodore Roosevelt. Né en 1851, il est le petit-neveu de Napoléon Ier et le petit-fils de son jeune frère Jérôme qui se maria une première fois lors de son exil aux États-Unis. L'appellation Bureau, inusitée en anglais, est due aux origines françaises du ministre.
L'agence a pour mission de lutter contre le crime organisé dans toute l'étendue des États-Unis, en suppléant aux insuffisances des polices des différents États. Elle a en charge aussi la sécurité intérieure. Elle prend son envol avec la nomination de John Edgar Hoover à sa direction en 1924 et reçoit le nom de Federal Bureau of Investigation en 1935.
Durant un demi-siècle, son histoire va se confondre avec celle de son redouté directeur qui écarte tous les subordonnés susceptibles de lui porter ombrage. Il le façonne à sa guise, exigeant que les agents soient des hommes, blancs, portant costume, cravate et chapeau, diplômés d'une université, si possible anciens joueurs de football américain.
Placée sous la tutelle du ministère de la justice, l'agence est chargée de lutter contre les criminels qui échappent à la police des États américains en passant les frontières. Dans le détail, ses buts évoluent : durant les années 1930, la lutte contre les braquages de banque et le blanchiment d'argent sont au premier plan, puis durant la Seconde guerre mondiale, le FBI s'oriente vers le contre-espionnage.
Pour mener à bien ces tâches, Hoover comprend qu'il lui faut gagner l'opinion publique et s'efforce de donner dans les médias une image positive de son agence. Il harcèle les producteurs d'Hollywood pour obtenir que ses agents soient présentés sous un jour favorable dans les films.
C'est ainsi que la star James Cagney incarne un agent pourvu de toutes les qualités dans « Les Hors-la-loi » (G-men, pour « hommes du gouvernement »), en 1935, et suscite des vocations nombreuses. Depuis, le FBI est une vedette médiatique, mais les séries et films américains, en laissant entendre que les agents passent leur temps en fusillades contre les gangsters, en donnent une image faussée.
Les assassinats de John Kennedy, de Martin Luther King et de Robert Kennedy font apparaître les limites de l'agence, minée par des querelles pour la succession de Hoover.
Ce dernier tient bon malgré tout et, sous les années Nixon, refuse de se laisser instrumentaliser par le pouvoir : le scandale du Watergate sera pour le FBI l'occasion de se venger du président. Mais l'histoire ne s'arrête pas là et des agents du FBI sont jugés en 1980 pour avoir illégalement espionné les Weathermen, étudiants radicaux et violents.
Durant les années 1980 et 1990, le FBI lutte contre la Mafia. Une entreprise de longue haleine mené à l'aide d'agents infiltrés, comme «Donnie Brasco». L'agence développe des profilers, ces hommes chargés d'élaborer non seulement le profil psychologique des tueurs en série, mais aussi de mettre en place stratégie d'enquête et d'interrogatoire. Là-aussi, c'est un film, le Silence des agneaux, qui place ces spécialistes dans la lumière et suscite nombre de vocations dans les lycées et universités américaines.
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Senec (15-02-2010 17:14:15)
Il est bien évident qu'on peut, à propos d'un tas de réalisations cinématographiques, faire une série de remarques judicieuses sur le pourquoi et le comment. C'est encore plus vrai quand le ciné... Lire la suite