Dresde a connu son heure de gloire avec Frédéric Auguste Ier, dit Auguste Le Fort. Elle a failli disparaître après le terrible bombardement du 14 février 1945. La voilà à nouveau resplendissante... même si l'UNESCO l'a retiré du patrimoine mondial de l'humanité en raison de la construction d'un pont jugé disgracieux.
En 2006, à l'occasion du huit centième anniversaire de la fondation de la ville, a été inaugurée la Frauenkirche enfin restaurée, son monument emblématique.
La « Florence de l'Elbe »
Un château est pour la première fois mentionné en 1206 à l'emplacement actuel de la vieille ville de Dresde, sur les bords de l'Elbe mais c'est seulement au XVIe siècle que la ville devient la capitale du duché de Saxe, l'un des principaux d'Allemagne.
La Saxe tire son nom d'un ancien peuple germanique, qui occupait la plus grande partie de l'Allemagne du Nord et envahit même la Grande-Bretagne.
La Bulle d'Or de 1356, qui fixe les conditions de l'élection du titulaire du Saint Empire romain germanique, attribue la dignité d'Électeur à quelques barons allemands dont le duc de Saxe.
En 1423, le duché et la dignité électorale en déshérence sont offertes à la maison de Wettin, qui règne sur le margraviat de Meissen (ou Misnie).
L'Électeur Frédéric III Le Sage va jouer un rôle déterminant dans la Réforme protestante en soutenant très activement Martin Luther.
Dresde devient en 1547 la résidence officielle et la capitale de l'Électeur cependant que la Saxe tout entière passe à la Réforme. Elle allait connaître beaucoup de vicissitudes et de ravages au cours du siècle suivant, pendant les guerres de religion et notamment la guerre de Trente Ans.
Dresde et la Saxe connaissent leur heure de gloire sous le règne de Frédéric Auguste Ier, dit Auguste Le Fort.
Né en 1670, il devient Électeur de Saxe à 24 ans. Fervent admirateur du roi de France Louis XIV, il décide de donner à Dresde une splendeur toute française. Dans sa capitale s'épanouissent le baroque et le rococo allemands, illustrés notamment par le palais de Zwinger. En 1710, un chimiste ayant réussi à produire pour lui une porcelaine (dico) d'une extraordinaire blancheur, Auguste Le Fort fonde à Meissen une manufacture qui va acquérir une réputation mondiale.
Nonobstant les aléas de sa politique étrangère, il mène une vie de cour fastueuse, au milieu de ses maîtresses et de ses enfants naturels. On lui en attribue 300 (environ) dont le futur maréchal Maurice de Saxe, héros de la bataille de Fontenoy, né de Marie-Aurore de Koenigsmark.
L'Électeur se convertit au catholicisme pour pouvoir se faire élire roi de Pologne en 1697, sous le nom d'Auguste II, et c'est à Varsovie qu'il meurt le 1 février 1733.
En 1806, l'Électeur de Saxe change son titre pour celui de roi, autrement plus prestigieux grâce à la bienveillance de... Napoléon Ier. Le nouveau royaume pâtit des rivalités entre la Prusse et l'Autriche avant d'être absorbé dans l'Empire allemand en 1871. Dresde devient dès lors une métropole allemande parmi d'autres.
Après la Seconde Guerre mondiale, la ville, ou ce qu'il en reste, passe sous la tutelle soviétique et devient partie intégrante jusqu'en 1991 de la RDA (République Démocratique Allemande).
Elle est reconstruite à la va-vite avec de grands ensembles monotones mais un effort particulier est consenti pour les monuments les plus représentatifs de l'ancienne ville, en particulier le Zwinger, palais du Grand Électeur Auguste Le Fort. Chef d'oeuvre du baroque allemand, il est reconstruit à l'identique en1963.
Une reconstruction scrupuleuse
Suite au bombardement de 1945, la Frauenkirche (Église Notre-Dame), un temple protestant inauguré en 1743, était restée en l'état, sous la forme d'un énorme tas de pierres et de deux pans de mur calcinés (partie noire à gauche de la photo).
Sa reconstruction a été décidée en 1992, peu après la réunification des deux Allemagnes : récolte d'argent, réflexion architecturale etc. Le chantier a débuté par un énorme travail « archéologique » (relevés, repérage de chaque pierre etc).
Dans la déconstruction du tas, un jour ont été retrouvés la croix sommitale ainsi que l'autel. Restauré, celui-ci a repris sa place initiale tandis que la croix est exposée à l'intérieur.
Ensuite vint la reconstruction proprement dite, qui a fait appel à des méthodes traditionnelles (même grès que d'origine, même technique de taille, même charpente etc).
On peut voir ci-dessous la célèbre perspective des rives de l'Elbe qui inspira de nombreux peintres. Au premier plan, un bateau avec roues à aubes. Dresde est très fière de cette flotte (une douzaine de bateaux) datant d'un siècle.
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