Emmanuel Sieyès (1748 - 1836)

L'inspirateur de la Révolution française

Entré dans les ordres sans vocation religieuse, Emmanuel-Joseph Sieyès, vicaire général à Chartres, se passionne pour les idées nouvelles et les questions sociales.

Son flair politique va l'amener à jouer dans l'ombre un rôle capital au début comme à la fin de la Révolution française.

Un sens politique exceptionnel

À la veille de la Révolution, l'abbé est élu député du tiers état de Paris.

Il accède à la célébrité avec une brochure de propagande révolutionnaire intitulée : Qu'est-ce que le tiers état ?, publiée en janvier 1789 et dans laquelle on peut lire : « Qu'est-ce que le tiers état ? Tout. Qu'a-t-il été jusqu'à présent ? Rien. Que demande-t-il ? À devenir quelque chose».

Le 17 juin 1789, il convainc les députés du tiers état de se proclamer Assemblée nationale. On lui attribue le texte du serment du Jeu de paume (20 juin 1789) et bien d'autres écrits constitutionnels.

Lors de l'abolition des droits féodaux, pendant la nuit du 4 août 1789, il demande en vain que les anciens propriétaires soient indemnisés.

Mauvais orateur, Sieyès vote la mort du roi Louis XVI mais se tient coi pendant les mois agités de la Convention.

À ceux qui lui demanderont plus tard ce qu'il avait fait en qualité de député pendant cette période de terreur, il répond laconiquement : « J'ai vécu » !

Mais après la tourmente, sous le Directoire, il revient sur le devant de la scène comme chef de file des révolutionnaires modérés et, le 16 mai 1799, entre au Directoire, l'organe exécutif du régime.

L'homme de l'ombre

Faisant partie des cinq membres du Directoire qui gouvernent tant bien que mal la France, Sieyès se rend compte que la République est à terme condamnée. L'opinion est lasse des palabres du « gouvernement des avocats ».

Fin politique, l'ex-abbé est persuadé que seul un général à poigne et auréolé de gloire peut en imposer aux parlementaires et sauver le régime issu de la Révolution. « Je cherche un sabre », dit-il à qui veut l'entendre.

Il s'adresse à Napoléon Bonaparte, de retour d'Égypte, et instaure avec lui le Consulat. Sieyès, qui a lancé la Révolution, a ainsi le privilège de la clore également, dix ans plus tard, en hissant Bonaparte au sommet de l'État. L'ex-abbé reçoit en guise de récompense le domaine de Crosne. Il sera plus tard fait comte d'Empire.

Publié ou mis à jour le : 2018-12-27 19:14:27

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