Dans la nuit du dimanche 2 septembre 2018, le Musée national de Rio de Janeiro est parti en fumée avec l'essentiel de ses collections, notamment ses pièces amérindiennes (et le crâne de Luiza, une « Brésilienne » de 11 000 ans)...
Au moins pouvons-nous encore suivre l'histoire du Brésil colonial et pré-colonial à travers les aquarelles de Jean-Baptiste Debret...
Installé en 1892 dans l'ancienne résidence impériale, construite en 1818, le Musée national a brûlé non du fait d'une quelconque fatalité mais en raison de l'absence d'entretien consécutif aux coupes budgétaires de ces dernières années. « Une simple comparaison donne une idée des priorités du Brésil englué dans la crise : en 2017, le budget alloué au Musée national, fondé il y a 200 ans, était égal aux sommes dépensées par la Chambre des députés pour laver ses 83 voitures officielles » (Le Figaro).
Ce drame, conjugué à la destitution de l'ancienne présidente Dilma Rousseff le 31 août 2016, à l'incarcération pour fraude de l'ancien président Lula en avril 2018 et à la tentative d'assassinat du candidat d'extrême-droite aux prochaines élections présidentielles, illustre le mal-être du Brésil. Ce grand « pays d'avenir » est toujours tiraillé entre ses handicaps récurrents (népotisme, violence), la brutalité du néolibéralisme (coupes brutales dans les comptes publics) et la crise économique née de la baisse des exportations de matières premières et de produits agricoles du fait d'un ralentissement de la demande chinoise...
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