L'Histoire

La chute de Rome (spécial 50 pages)

Mensuel, N° 416, Octobre 2015, 6,40€

Mensuel, N° 416, Octobre 2015, 6,40€

À l'occasion des 18e Rendez-Vous de l'Histoire de Blois sur les Empires, L'Histoire consacre son dossier du mois à la chute de Rome et à l'obsession du déclin, un thème toujours d'actualité.

Très tôt, les penseurs cherchent dans la chute de Rome un miroir de leurs craintes d'une décadence de leur propre société. Ainsi que le note avec humour Johann Chapoutot, cela commence même quand Rome est encore au sommet de sa gloire sous la plume de Salluste (1er siècle av. J.-C.) comme sous celle de Sénèque (1er siècle de notre ère).

C'est plus près de nous Montesquieu qui publie en 1734 ses Considérations sur les causes de la grandeur des Romains et de leur décadence ; c'est surtout Gibbon qui revient sur le sujet en 1776 avec une somme encyclopédique appelée à un certain succès.

À la fin du XXe siècle, changement de ton. Des historiens de culture chrétienne comme Peter Brown (The world of Late Antiquity, 1971) et Henri-Irénée Marrou (Décadence romaine ou Antiquité tardive, 1977) voient dans le Bas-Empire  une Antiquité tardive plus qu'une descente vers l'enfer.

Cette vision optimiste est cependant loin de faire l'unanimité chez les historiens contemporains. L'archéologue Bryan Ward-Perkins le rappelle dans un entretien avec L'Histoire. Prenant à témoin les vestiges archéologiques, il met en évidence une profonde régression de la civilisation matérielle entre 400 et 600 : appauvrissement de l'artisanat, disparition des villae rurales, rétrécissement des villes etc.  

Le débat n'est pas seulement historiographique mais politique, et depuis deux cents ans, il est nourri par les camps de tous bords...

L'Histoire n'en reste pas là mais raconte par le détail les aléas de Rome au Ve siècle, tant la ruine progressive de l'Occident que le renouveau de l'Orient...

Le professeur Umberto Roberto écrit, non sans une allusion à la situation actuelle : « Tout a débuté à l'automne 376. Des milliers de réfugiés appartenant au peuple des Goths Thervinges se sont massés sur la rive droite du Danube dans l'espoir de pouvoir franchir le fleuve et d'être accueillis dans l'empire romain. Ils tentaient d'échapper aux violences de la guerre et à l'esclavage, alors qu'ils étaient poursuivis par un ennemi particulièrement redoutable qui avait ravagé leurs terres et leurs villages, les Huns.
Comme cela s'était déjà produit par le passé, après des pourparlers, les autorités romaines accédèrent à leur requête. Mieux encore, l'empereur Valens donna l'ordre de fournir des vivres aux réfugiés et prit les mesures qui s'imposaient face à une
"situation d'urgence humanitaire".
Mais, peu après avoir franchi le fleuve, les Goths, exposés aux maladies et aux mauvais traitements, entrèrent en rébellion, mettant à feu et à sang la Thrace où ils venaient de pénétrer... »
(*).


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