Un demi-siècle après l'invention de l'imprimerie se produit la première grande fracture intellectuelle dans la chrétienté occidentale avec la Réforme de Martin Luther et l'émergence du protestantisme.
Les pouvoirs établis tentent de réagir en interdisant ou censurant les livres jugés pernicieux. En août 1544, la faculté de théologie de Paris établit une première liste manuscrite de 230 livres déconseillés, sous le nom d'Index librorum prohibitorum. On y trouve Pantagruel et Gargantua de Rabelais, interdits pour cause d'obscénités !
À l'occasion du concile de Trente, le Saint-Siège reprend l'idée à son compte. Il publie en 1559 l'Index romain. Cette liste de livres interdits sera régulièrement remise à jour jusqu'en 1948 et ne sera abandonnée qu'en 1966 ! On lui doit l'expression mettre à l'index, synonyme d'interdire ou censurer.
Ce dernier mot dérive de censeur, une magistrature curule établie à Rome en 443 av. J.-C. en vue de gérer le cens et le recrutement du Sénat ainsi que de maintenir les bonnes moeurs. Il n'a pris le sens actuel de contrôler voire interdire les oeuvres de l'esprit qu'au XVIIe siècle.
Voir : Imprimerie : révolution intellectuelle, spirituelle et politique
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