IXe-IIIe siècles av. J.-C.

Le charme si singulier des Étrusques

Chimère d'Arezzo, IVe s. av. J.-C., Florence, Musée archéologique national.Charmants, toujours guillerets, un peu dévergondés... Dans notre imaginaire, les Étrusques occupent une place à part, comme des cousins excentriques qui se seraient adonnés pendant quelques siècles aux plaisirs de la vie avant de disparaître, laissant derrière eux un goût de paradis perdu dont la Toscane et Florence conservent le parfum.

Aujourd'hui, grâce à l’archéologie, on connaît mieux cette civilisation d'une grande richesse, qui a précédé Rome et lui a donné ses premiers rois.

Isabelle Grégor

Mais d'où viennent-ils ?

Carte de l'Étrurie antique, wikipedia.Voici un peuple qui, connu pour sa discrétion, a bien su faire parler de lui ! Depuis l'Antiquité en effet, les experts n'ont cessé de se battre autour de l'origine de ces habitants installés dans une région incluant Toscane, Ombrie et Latium. Pour l'historien Hérodote, aucun doute : les Étrusques (Tusci, en latin) viennent d'Orient, de Lydie précisément (sud de la Turquie), d'où une famine les aurait fait fuir.

Faux ! prétend 5 siècles plus tard Denys d'Halicarnasse, auteur d'un ouvrage sur les origines de Rome. Pour lui, « cette nation n'est pas venue d'ailleurs, mais elle est indigène puisqu'elle s'avère très ancienne, sans aucune parenté avec quelque autre race, qu'il s'agisse de la langue ou du genre de vie » (Antiquités romaines, Ier s. av. J.-C.).

Tite-Live de son côté préfère en faire des descendants des Rhètes installés dans les Alpes. Pour mettre tout le monde d'accord, rien de tel qu'une petite recherche génétique ! Mais deux études récentes viennent consolider, pour l'une l'hypothèse orientale, et pour l'autre, l'origine autochtone. Et si, tout simplement, les Étrusques étaient le résultat d'un beau mélange ? Voilà qui expliquerait que l'on ne trouve pas de souche unique. La seule chose dont on soit sûr, c'est que ces origines floues ne sont pas pour rien dans la fascination qu'exerce, depuis sa redécouverte, ce peuple à part.

« Grande était la puissance de l'Étrurie » (Tite-Live)

Urne-cabane de la civilisation villanovienne, VIIIe siècle av. J.-C., Genève, Musée d'art et d'histoire.À partir du IXe siècle av. J.-C., au premier Âge du Fer, ce sont les membres de la culture dite de Villanova qui ont commencé à créer les premiers habitats organisés en Toscane. À ce peuple seraient venus se greffer des groupes originaires d'Anatolie et surtout de Grèce, attirés par le fer de l'île d'Elbe.

Situées sur un passage commercial majeur entre nord et sud riche en mines et céréales, les premières villes vont vite se développer et s'organiser au point de créer au VIIe siècle une véritable fédération, baptisée dodécapole (« les 12 cités »). Tarquinia, Volterra, Pérouse, Arezzo, etc.

Ces fières cités, installées sur des promontoires et fortifiées, étaient unies par la langue, la religion et le commerce, mais ne parvinrent jamais à totalement se fédérer au niveau politique. Elles auraient été à l'origine dirigées par des souverains ou lucumons, terme hérité du premier nom de Tarquin l'Ancien (VIe s. av. J.-C.) avant que, selon la légende, il devienne roi de Rome.

Statuette étrusque : guerrier casqué, Ve s. av. J.-C., Paris, musée du Louvre.Il semble que par la suite ils aient été remplacés par des « magistrats », voire des tyrans comme Servius Tullius qui aurait lui aussi régné sur Rome (VIe s. av. J.-C.) avant de laisser sa place à son gendre Tarquin le Superbe.

C'est à cette époque qu'apparaît une classe moyenne influente qui va permettre à cette civilisation de vivre son Âge d'or. Alliés aux Carthaginois avec lesquels ils partagent religion, maîtrise de la mer et goût des affaires, les Étrusques ne voient leur puissance remise en cause qu'en 474 av. J.-C., lorsque leur flotte est totalement détruite par Syracuse pendant la bataille de Cumes.

Chassés du trône de Rome, leurs routes maritimes et commerciales coupées, ils ne peuvent que constater l'inéluctable réduction de leur territoire comme de leur influence, jusqu'à finir par être absorbés totalement au Ier siècle av. J.-C. par une nouvelle puissance : Rome.

Au cœur des échanges

Cruche à vin d'origine étrusque, trésor de la tombe de Vix, VIe s. av. J.-C., Châtillon-sur-Seine, musée du Pays Châtillonnais.Pour développer une telle puissance, les Étrusques ont su tirer pleinement parti des richesses de leur région. Pour nous faire une idée de l'habileté de leurs artisans et de l'efficacité de leurs routes commerciales, observons une simple cruche : il s'agit de celle qui a été retrouvée dans la tombe de la princesse celte de Vix (VIe siècle av. J.-C.), en Côte-d'Or.

Sa seule présence nous montre à quel point ce peuple avait su se créer un réseau pour faire venir, du nord de l'Europe, l'étain indispensable à la fabrication de ces objets en bronze qui lui servaient de monnaie d'échange. Les autres peuples se montraient friands de cet artisanat du métal dont nous pouvons toujours admirer la qualité à travers, par exemple, la Louve du Capitole (Ve siècle av. J.-C. ?), tandis que les annales ont gardé le souvenir d'un trône de grand prix offert au sanctuaire d'Olympie.

Les Étrusques avaient également su s'approprier, en orfèvrerie, la technique de la granulation consistant à appliquer de minuscules boules d'or sur une plaque. Côté céramique, si la plupart des objets retrouvés dans les tombes sont d'origine grecque, on leur doit la technique du bucchero negro qui produit des vases aux parois extrêmement fines. On a d'ailleurs découvert certains de ces récipients en Provence, ce qui nous rappelle que les Étrusques ont aussi contribué à leur manière à l'amour du vin en Gaule : nos premières amphores étaient étrusques !

Le pays des inclassables

Le moins que l'on puisse dire, c'est que les Étrusques passaient autrefois pour un peuple tout ce qu'il y a de plus étrange... Pour nos auteurs anciens, ce sont des pirates sans vergogne parlant une langue incompréhensible. De véritables « barbares » donc ! Mais des barbares très sophistiqués : non seulement leurs villes, qui pour les plus importantes comme Tarquinia accueillaient 30 000 habitants, n'avaient rien à envier aux cités grecques, mais ils avaient développé un art de vivre qui faisait des envieux : « Ils se font préparer deux fois par jour des tables somptueuses, comportant tout ce qui peut contribuer à une vie raffinée, comme les nappes ornées de fleurs et les vases d'argent, et se font servir par une nuée d'esclaves » (Posidonius d'Apamée, Ier siècle av. J.-C.).

Genucilia, plat à tige, style étrusque à figures rouges, s. d., Lille, Palais des Beaux-ArtsLa critique ne tarde pas : « A force de banquets et de plaisirs efféminés, [cela] les a conduits plus que tout à la mollesse ». Quelle honte ! Ce peuple de guerriers aurait donc sombré dans l'abominable « truphê », ce mélange de luxe, de débauche et de mollesse qu'illustrent si bien les murs des tombeaux.

Agapes, musique, danse, activités sportives... C'est bien une civilisation de la joie de vivre que nous invitent à admirer ces représentations. Mais pour les Grecs puis les Romains, cette société a des mœurs beaucoup trop libres pour qu'ils puissent l'accepter. Il en restera une incompréhension qui nuira longtemps à l'image des Étrusques, ces joyeux fêtards !

Scandaleuse femme étrusque !

Portrait de Vélia Spurinna, fresque de la Tomba dell'Orco, IVe siècle, Tarquinia.Au centre des critiques, les femmes étrusques font figure de terribles dévergondées. Il faut dire que leurs consœurs grecques étaient consignées dans leur gynécée, et que les Romaines se devaient de limiter leurs activités à la sphère privée pour ne pas être qualifiées de libertines.

Rien de tel chez les Étrusques ! Les représentations nous les montrent participant à égalité avec leur époux aux banquets ou tranquillement installées au milieu des hommes dans les tribunes pour assister aux courses de chars ou aux viriles pugilats.

Couvercle de sarcophage, Vulci, Ive siècle av. J.-C., Boston, Museum of Fine Arts.Les inscriptions funéraires nous enseignent qu'elles avaient le droit d'être désignées par un prénom et non uniquement par le patronyme hérité de leur père. Il est aussi étonnant d'y voir indiqué, parfois seul, le nom de la mère du défunt là où, à Rome, seul celui du père serait apparu. Les sarcophages eux-mêmes nous révèlent l'importance de la notion de couple, représenté uni jusque dans la mort.

L'influence de la femme ne se limitait pas à la cellule familiale puisque certaines, dans les couches aisées de la société, ont pu jouer un rôle de premier plan : c'est le cas de Tanaquil, « la faiseuse de rois », qui poussa son mari Tarquin à devenir roi de Rome avant d'imposer, au décès de celui-ci, le jeune Servius Tullius, fils d'une servante.

On ne peut cependant, à propos de la société étrusque, parler de matriarcat : si les femmes aristocrates d'Étrurie paraissaient émancipées en comparaison de leurs voisines, le pouvoir restait détenu par les hommes, ne laissant souvent à leurs compagnes qu'un rôle de représentation sociale. Reste ces scènes de tendresse qui témoignent sans aucun doute de la volonté de valoriser un réel sentiment de complicité dans les relations hommes-femmes.

D'affreux commérages...

Théopompe, historien du IVe siècle av. J.-C., a été très tôt réputé comme « la plus mauvaise langue de toute la littérature latine ». Il ne faut donc guère faire confiance à sa description très dévalorisante de la société étrusque, description qui marqua pourtant les esprits :

« Les Tyrrhéniens [les Étrusques] élèvent tous les enfants qui viennent au monde, ne sachant de quel père est chacun d'eux. Ces enfants vivent de la même façon que leurs nourriciers, passant la plupart du temps en beuveries et ayant commerce avec toutes les femmes indistinctement. Il n'y a point de honte pour les Tyrrhéniens à être vus eux-mêmes faisant en public un acte vénérien ni même le subissant : car cela aussi est une mode du pays. [...] chez les Tyrrhéniens les femmes sont en commun, qu’elles prennent grand soin de leurs corps et qu’elles s’exercent nues, souvent avec des hommes, quelquefois entre elles ; car il n’est pas honteux pour elles de se montrer nues. Elles se mettent à table non auprès des premiers venus des assistants, et même elles portent la santé de qui elles veulent. Elles sont du reste fort buveuses et fort belles à voir » (description rapportée par Athénée de Naucratis dans le Banquet des savants, IIIe siècle). 

Quel charabia !

Denys d'Halicarnasse lui-même s'en était fait la réflexion : la langue étrusque ne ressemble à aucune autre. Mais on sait aujourd'hui pourquoi ! En fait, elle est apparue avant les langues indo-européennes et ne possède pas de langue-sœur qui pourrait nous aider.
Même s'ils peuvent la lire sans problème, puisqu'elle s'écrit avec l'alphabet grec, les spécialistes s'arrachent les cheveux pour comprendre le message qu'elle veut faire passer. Mais en 1964, coup de théâtre ! On découvre dans l'ancien port de Pyrgi, au-dessus de Rome, trois lamelles en or portant des inscriptions en étrusque et en phénicien du Ve siècle av. J.-C. Malheureusement trop différents, les écrits de cette pierre de Rosette n'apportèrent pas de réponse définitive, pas plus que le Liber linteus ou Livre de lin de Zagreb, ce manuscrit en étrusque du Ier siècle av. J.-C. qui, étrangement, servait de bandelettes à une momie égyptienne. Les étruscologues doivent donc se contenter d'étudier les quelque 12 000 inscriptions dont ils disposent, pour la plupart de courts textes funéraires qui ont permis de définir un début de lexique.
D'autres découvertes nous permettront peut-être dans l'avenir de rendre pleinement hommage à cette langue qui a contribué à former non seulement le latin mais aussi la littérature romaine, comme le rappelait déjà Tite-Live : « C'était l'habitude en ce temps-là d'instruire les jeunes Romains dans les lettres étrusques, comme on fait aujourd'hui dans les lettres grecques ».

Lamelles de Pirgy rédigées en étrusque et phénicien, Ve s. av. J.-C., musée de la villa Giulia, Rome.

« Les plus religieux des hommes » (Tite-Live)

Loin devant leur soi-disant immoralité et leur langue étrange, c'est bien l'attachement des Étrusques à la religion qui, pour Tite-Live, faisait leur originalité. C'est d'ailleurs celle-ci qui a permis, avec leur dialecte, d'unifier les villes de la région. Il s'agit de la seule religion révélée de la Méditerranée occidentale puisqu'elle s'appuie sur une parole sacrée dictée aux hommes par l'intermédiaire de Tagès, une de leurs nombreuses divinités.

Foie de Plaisance, utilisé par les haruspices étrusques pour la divination (bronze, Ier siècle av. J.-C., Plaisance, palais Farnèse)Cette révélation était consignée dans 5 livres sacrés dont une bonne partie concernait l'art de la divination (etrusca disciplina), considéré comme une véritable science : dans les temples, les prêtres spécialisés, les haruspices, pouvaient expliquer la localisation d'un coup de foudre ou les irrégularités présentes dans les viscères des animaux sacrifiés. On tentait ainsi d'intercéder auprès des dieux, d'origine locale puis hellénisés, pour qu'ils agissent sur le destin qui, croyait-on, dirigeait l'existence des hommes.

Ce peuple qui semble si heureux vivait en effet dans une grande anxiété, cherchant sans cesse à déchiffrer les signes envoyés par l'au-delà, une pratique qu’ils transmettront aux Romains.

Autre obsession des vivants, la croyance dans la survie après la mort poussa les Étrusques à construire de véritables villes avec des tombes semblables à des maisons, à la fois solides et luxueuses, d'où le mort n'aurait pas envie de sortir ! Notons que si Rome préféra la crémation pour ses morts, elle intégra dans ses rites religieux l'art divinatoire et le diffusa dans tout son empire. Quant à la perspective de survie dans l'au-delà, elle reprit de l'importance à la fin de l'Empire sous l'influence des défenseurs de la religion traditionnelle, au moment même où le christianisme prenait de l'ampleur.

Vue de la nécropole de Cerveteri ; agrandissement : peintures de Cerveteri (Jugement de Paris et toilette d'Hélène), 550 av. J.-C.,  Londres, British Museum

Des tombeaux... pleins de joie

Au cours d'un voyage en Italie en avril 1927, l'écrivain britannique D. H. Lawrence, auteur de L'Amant de lady Chatterley, tombe à son tour sous le charme des Étrusques...
« C'est comme une maison vide, dont les habitants sont partis et qui attend le prochain hôte. Mais quel que soit celui qui s'en est allé, il a laissé derrière lui une atmosphère plaisante, chaude au cœur, bonne aux entrailles. […] Elles sont si tranquilles et amicales, ces tombes creusées dans le roc souterrain. On n'éprouve nulle oppression en y descendant. Cela doit être dû en partie au charme particulier et naturel des proportions, et qui existe dans toutes les œuvres étrusques non altérées par les Romains. Il y a dans les moindres courbes de ces murs souterrains, une simplIcité, un naturel tout spontané qui aussitôt rassure l'esprit.
Les Grecs cherchaient à produire une émotion artistique, le Gothique à impressionner l’esprit. Mais non pas les Étrusques. Les choses qu’ils font en leurs siècles paisibles semblent aussi naturelles que le fait de respirer. Elles laissent une impression de liberté, de joie, de plénitude de la vie. […] On commence à vivre avec les danseurs, les festoyeurs et les affligés, et à les chercher ardemment. » (Promenades étrusques, 1949).

Félix Duban, Composition d'antiques : intérieur d'un tombeau étrusque, 1829, Paris, musée d'Orsay.

En pleine lumière

Mater Matuta Chianciano, Ve s. av. J.-C., Florence, musée archéologique.En 264 av. J.-C., la dernière cité libre d'Étrurie, l'important centre religieux de Volsinies (Orvieto), tombe aux mains des Romains. C'est donc la fin, comme le prédisaient les livres sacrés, convaincus que cette civilisation ne durerait pas plus de 10 siècles. 200 ans plus tard sont gravées les dernières épitaphes en étrusque.

Mais la grandeur de l’Étrurie n'est pas oubliée pour autant, comme le montrent les 20 livres que l'empereur Claude lui-même lui consacre, avant que le Moyen Âge ne s'en désintéresse.

Puis, en 1553, on découvre près d'Arezzo une magnifique Chimère (IVe siècle av. J.-C., très restaurée au XVIe siècle) qui vient s'ajouter aux autres chefs-d’œuvre qui commencent à sortir de terre, pour le plus grand intérêt de la grande famille toscane des Médicis.

N'aiment-ils pas prétendre qu'ils descendent directement des Étrusques ? Les artistes suivent le mouvement, tels Michel-Ange et Léonard de Vinci qui s'intéressent de près aux tombeaux et à leurs peintures.

Giovanni Passeri, Frontispice de Picturae Etruscorum in vasculis nunc primum in unum collectae, 1767-1775.Au XVIIIe siècle, ce sont les voyageurs du Grand Tour, partis à la découverte des hauts lieux culturels de l'Europe, qui se font guider par l'ouvrage De Etruria Regali de l'anglais Thomas Dempster (1723).

L'étrucosmanie est née, entraînant dans son sillage la multiplication des fouilles, trop souvent anarchiques, et la fondation des musées comme le Musée grégorien du Vatican.

Les riches amateurs, bien sûr, ne sont pas en reste : citons le marquis Campana dont la collection, dispersée à sa mort, fait la fierté du Louvre avec notamment le fameux Sarcophage des Époux. Aujourd'hui l'étruscologie scientifique s'est imposée, cherchant moins à découvrir de nouveaux trésors qu'à comprendre cette civilisation dont l'originalité n'a aps fini de nous séduire.

Sources 

Dominique Briquel, La Civilisation étrusque, éd. Fayard, 1999.

Jean-Paul Thuillier, Les Étrusques, la fin d'un mystère, éd. Gallimard (« Découvertes »), 1990.

Lieux étrusques, éd. Scala, 2006.

Publié ou mis à jour le : 2022-08-16 18:50:14

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