Un pardessus sans couleur définie, un vieux chapeau et une pipe... Entré dans notre vies il y a près d'un siècle, le personnage de Maigret n'en est plus ressorti pour le plus grand bonheur des amateurs d'énigmes policières. Derrière la silhouette trapue du commissaire se cache un écrivain qui n'a cessé d'explorer et décrire l'âme de ses semblables, Georges Simenon, l'écrivain belge le plus lu dans le monde entier.
Du petit Georges à Monsieur Sim
Né à Liège dans une famille catholique modeste, Georges abandonne ses études à 15 ans.
Il décroche un poste de journaliste dans La Gazette de Liège et trouve le temps de rédiger un premier roman signé « Georges Sim » (Au Pont des Arches 1921). Il rédige aussi quelques papiers sur la police scientifique mais aussi sur « le péril juif », adoptant sans remords la ligne éditoriale de son journal, nationaliste et réactionnaire.
Après son service militaire, il part tenter sa chance dans le tumultueux Paris des années 20. Son épouse, la peintre Régine (dite Tigy), l'accompagne dans cette aventure qui lui permet de vivre enfin de sa plume. Il écrit près de 1 100 contes galants et 190 romans dits « populaires », sans prétention littéraire.
En 1928, Simenon pousse la porte du magazine Détective dirigé par Joseph Kessel pour proposer quelques récits policiers. C'est ainsi que le public découvre le commissaire Maigret. Pietr-le-Letton (1929) est le premier roman d'une liste qui comportera 75 titres, dont les fameux Le Chien jaune (1931) ou L'Affaire Saint-Fiacre (1932).
Très vite, le cinéma s'intéresse à ces histoires terriblement efficaces et en 1932, Jean Renoir tourne La Nuit du carrefour.
Tout en poursuivant autour du monde ses activités de journaliste et de voyageur, Simenon signe aussi des œuvres plus littéraires, des Inconnus dans la maison (1940) aux Fantômes du chapelier (1949) en passant par La Veuve Couderc (1942) et L'Aîné des Ferchaux (1945).
Pendant la guerre, il est mis à l'abri du besoin par les revenus que lui offrent les adaptations de ses oeuvres sur grand écran.
En 1972, il met le point final à la série des Maigret avec Maigret et Monsieur Charles. Il publiera encore des Mémoires intimes (1981) à la suite du suicide de sa fille.
Simenon et le cinéma, un duo d'enfer
En cas de malheur (1958), Le Président (1961), Le Chat (1971), L'Horloger de Saint-Paul (1974), Monsieur Hire (1989)... Si les récits de Simenon ont fait et continuent de faire le bonheur des cinéastes, c'est parce qu'ils y trouvent des intrigues propres à dérouter le spectateur le plus averti. Les interprètes les plus marquants ont le visage de Simone Signoret, Michel Serrault ou encore Alain Delon.
Mais c'est bien sûr le commissaire Maigret qui reste la star incontestée sans que son visage ne soit définitivement associé à celui d'un acteur. 25 comédiens ont endossé son célèbre pardessus, parmi lesquels Jean Gabin, Bruno Cremer, Michel Simon, Jean Richard et maintenant Gérard Depardieu.
Vos réactions à cet article
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Xuani (09-03-2022 18:55:02)
Simenon auteur belge? tout à fait, voir ses trois livre "orient n'est réel mais tout est vrai", inspirés de son enfance liégeoise, réunis sou le titre de Pedigree si je me souviens bien. Mon Sime... Lire la suite
Bruno (02-03-2022 21:20:54)
Simenon, auteur belge ? Pas vraiment. Certes, il est né en Belgique, mais toute sa carrière s'est faite à Paris. Son cas est loin d'être unique : Henri Michaux, Félicien Marceau, Simon Leys, ... Lire la suite