Élu pape en août 1623 sous le nom d'Urbain VIII, Maffeo Barberini (1568-1644) clôt la période austère de la Contre-Réforme catholique.
Issu d'une vieille famille florentine, ce pape se montra soucieux du prestige de l'Église autant que de ses progrès spirituels. Il fut un mécène très ouvert aux idées artistiques et intellectuelles de son temps. Ainsi a-t-il été l'ami de Galilée et l'a-t-il protégé de son mieux contre les attaques des conservateurs.
Il achève les travaux de la basilique Saint-Pierre de Rome et la consacre solennellement le 18 novembre 1626.
Portant à son apogée le style baroque, il dote aussi la Ville éternelle d'un nouveau palais destiné à représenter dignement sa famille, le palais Barberini. Comme ses prédécesseurs de la Renaissance, il cultiva au plus haut point le népotisme, plaçant ses neveux et proches à des fonctions prestigieuses au sein de l'Église.
Pour façonner le baldaquin monumental de Saint-Pierre, le pape ne craignit pas d'enlever les plaques de bronze qui recouvraient le porche du Panthéon, seul monument de la Rome antique resté à peu près intact. Cela lui valut de la rumeur publique (« Pasquino ») la cinglante formule : « Ce que les Barbares n'ont pas fait, les Barberini l'ont fait » (Quod non fecerunt Barbari, fecerunt Barberini).
On a paraphrasé cette formule à Athènes, quand Lord Elgin enleva les marbres du Parthénon pour les transférer à Londres : « Ce que les Goths n'ont pas fait, les Écossais l'ont fait » (Quod non fecerunt Gothi, hoc fecerunt Scoti, graffiti de 1813).