Django Reinhardt fait partie de la communauté des gens du voyage. Né en Belgique par les hasards des pérégrinations familiales, il devient très vite un talentueux joueur de banjo. Mais à 18 ans, il perd l'usage de deux doigts dans l'incendie de sa roulotte. Qu'à cela ne tienne, il se met à la guitare, découvre le jazz d'outre-Atlantique et invente un style particulier, le « jazz manouche », qui lui vaut une gloire internationale.
Il poursuit sa carrière avec succès, y compris sous l'Occupation, assisté de sa mère Negros, de sa femme et de son frère cadet Joseph, qui le remplace parfois au pied levé quand il oublie l'heure de ses concerts.
En 1943, sommé d'aller jouer en Allemagne, il préfère se réfugier à Thonon-les-Bains et tente de là de passer en Suisse. Mais il est refoulé par les garde-frontière suisses et finalement revient à Paris attendre la fin de la guerre, sur la scène des Folies-Bergère.
Après la guerre, il va aux États-Unis en vue de jouer avec Duke Ellington mais sa méconnaissance de l'anglais et son illettrisme l'obligent à vite y renoncer.
L'artiste a inspiré à Étienne Comar un film remarquable en 2017, avec Reda Kateb dans le rôle-titre.