Charles Maurras divise encore la classe politique. Les uns lui reprochent ses propos antisémites, même si, à son époque, sous la République, on n'égorgeait pas encore les juifs comme aujourd'hui en France. Les autres rappellent son immense influence politique et intellectuelle (Antoine Blondin : « le sourd qu'on écoute »).
Poète et écrivain originaire de Martigues, devenu sourd pendant l'adolescence, il fut tout au long de sa vie le maître à penser de l'Action française. Née de l'Affaire Dreyfus, cette revue réunissant des intellectuels antidreyfusards devint grâce à lui un journal quotidien de grande audience, couplé à un mouvement politique de masse mais qui n'eut jamais d'influence notable sur la marche des événements.
Nationalistes par-dessus tout, l'Action française et son chef se convertirent au monarchisme et même à un catholicisme sans foi par une argumentation spécieuse qui faisait de la tradition le meilleur rempart de la France contre l'adversité...
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