Armand Fallières (1841 - 1931)

Président débonnaire

Armand Fallières (6 novembre 1841, Mézin, Lot-et-Garonne) - 22 juin 1931, Villeneuve-de-Mézin, Lot-et-Garonne)Succédant à Émile Loubet, Armand Fallières (65 ans) est élu président de la République française le 17 janvier 1906 comme candidat des gauches.

Sa mine débonnaire lui vaut le surnom de « Père Fallières ». Un jour qu'il se promène sur les Champs-Élysées, un garçon de café mécontent de sa politique extérieure lui tire la barbe.

De 1892 à 1899, Fallières, simple sénateur, fait preuve d’une grande discrétion : il ne prend pas une seule fois la parole en séance publique, même s’il contribue beaucoup au travail parlementaire.

Le 1er mars 1899, il vote contre la « loi de dessaisissement » du président Louis Loew dans l’Affaire Dreyfus. Deux jours plus tard, il est élu président du Sénat au deuxième tour de scrutin. Il succède à ce poste à Émile Loubet, élu président de la République, auquel il succédera par ailleurs à l’Élysée, sept ans plus tard.

Fallières est constamment réélu président du Sénat jusqu’en 1906. C’est à ce titre qu’il préside la Haute Cour de justice, qui juge, en 1899, Déroulède, Buffet, Ramel et Godefroy pour l’affaire de la caserne de Reuilly, liée à la tentative de coup d’État pendant les obsèques du président Félix Faure.

Il forme un nouveau gouvernement le 13 mars 1906 avec le transparent Ferdinand Sarrien à la présidence du Conseil, l'énergique Georges Clemenceau à l'Intérieur et le diplomate Aristide Briand à l'Instruction publique et aux Cultes. Cette équipe de choc apaise la bataille des inventaires. Au même moment, le 12 juillet 1906, la Cour de cassation annule la condamnation d'Alfred Dreyfus.

Peu après son élection au Sénat, Fallières prend la décision de s’inscrire dans trois groupes parlementaires : la gauche républicaine, l’union républicaine et la gauche démocratique. Lorsque cette pluralité de groupes n’est plus admise, il choisit finalement le groupe de la gauche démocratique, « le plus avancé des trois » selon le sénateur Fallières.

Le 18 octobre 1906, Georges Clemenceau prend la présidence d'un nouveau gouvernement et innove avec un ministère du Travail dont le premier titulaire est René Viviani. Son gouvernement, qui durera neuf mois, jusqu'au 20 juillet 1909 (un exploit sous la IIIe République !), aura à gérer la crise viticole.

Sollicité pour un second mandat, Armand Fallières refuse : « La place n'est pas mauvaise mais il n'y a pas d'avancement ».

Jean-Pierre Bédéï
Publié ou mis à jour le : 2019-04-30 08:26:38

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