Yves Chenal a parcouru avec intérêt l'exposition sur l'architecture du XVIe siècle :
« Androuet du Cerceau. L'inventeur de l'architecture à la française ? » qui s'est tenue à Paris en 2010 à la Cité de l'architecture et du patrimoine, Palais de Chaillot...
Jacques Androuet du Cerceau (1520-1586) n'est assurément pas le personnage le plus célèbre du XVIe siècle, bien qu'il soit à l'origine d'une importante lignée d'architectes.
On n'en est que plus reconnaissant à la Cité de l'Architecture et du Patrimoine de nous le faire redécouvrir et de nous plonger par là-même dans le « beau XVIe siècle » français, celui de Chambord, Écouen et Chantilly.
Sans doute fils d'un marchand de vin parisien, Androuet du Cerceau est contemporain du roi Henri II et de ses fils, de Catherine de Médicis ainsi que des architectes Philibert Delorme et Pierre Lescot. Lui-même devient graveur, par des voies qui nous échappent, avant de se spécialiser dans l'architecture.
Fasciné par l'Antiquité, il multiplie les représentations de monuments en travaillant sur les perspectives et notamment la perspective à vol d'oiseau, que négligeaient ses contemporains.
Il aime également représenter des constructions imaginaires et idéales, y compris circulaires. C'est donc moins le bâtisseur - ses réalisations sont peu nombreuses et leur attribution est contestée - que l'artiste qui a marqué l'Histoire de l'architecture.
Dans ses Logis domestiques puis dans ses trois Livres d'architecture, il fournit des modèles pour que toutes les couches sociales puissent faire construire des bâtiments selon des principes nationaux, sans avoir besoin de se rendre en Italie.
Mais c'est plus encore par Les plus excellents bastiments de France qu'Androuet s'est acquis la célébrité : il s'agit de la première anthologie architecturale des châteaux et demeures importantes, avec nombre de planches de grande qualité.
Ce travail à la gloire des souverains français et en particulier des Valois lui a coûté de nombreuses années de travail (relevés scrupuleux, dessins etc). « Tel oeuvre ne peut se faire sans frais, peine et travail », se lamente-t-il auprès de ses mécènes.
S'y ajoutent 116 dessins sur grands vélins, de très belle qualité et rehaussés de couleurs, dont cinq sont présentés dans l'exposition du palais de Chaillot.
L'exposition associe de façon harmonieuse et ludique, dans une ambiance chaude et lumineuse, de nombreux exemplaires des livres d'Androuet, des planches, des manuscrits, des peintures, moulages et sculptures, maquettes... mais aussi des logiciels très bien conçus, chose assez rare pour être soulignée.
On y retrouve l'esprit du XVIe siècle où l'étude minutieuse de l'Antiquité ne conduit pas à l'imitation servile, mais au contraire à l'imagination la plus débridée et la plus créatrice.
Herodote.net rend hommage à Jacques Androuet du Cerceau, avec le concours de notre partenaire Riches Heures, en présentant quelques-unes des plus belles planches de son ouvrage majeur : Les plus excellents Bastiments de France.
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