9 mai 1927

Disparition de Nungesser et Coli

Le 9 mai 1927, Français et Américains apprennent avec consternation la disparition des aviateurs Charles Nungesser et François Coli dans leur tentative d'effectuer la première traversée de l'Atlantique Nord sans escale.

Héros populaire et malheureux

Le retentissement médiatique du drame tient à la personnalité hors normes de Charles Nungesser (35 ans). As de la Grande Guerre avec 43 victoires à son actif, il a été blessé et a plusieurs fois frôlé la mort. 

Affronté un jour à un avion allemand plus performant que le sien, Nungesser, résigné, atterrit pour ne pas être abattu en vol. Mais son adversaire, ayant reconnu son écusson, renonce à le mitrailler et se contente de le survoler en le saluant...

Après la guerre, le héros s'installe dans un  hôtel particulier du rond-point des Champs-Élysées, mène grande vie, reçoit une Rolls-Royce du Prince de Galles... Il fait la connaissance d'une jeune milliardaire américaine, Consuelo, dont il tombe amoureux et qu'il épouse en 1923. Entre temps, il fonde à Orly une école de pilotage mais ne tarde pas à faire faillite et se ruiner.

Il rebondit et devient aux États-Unis une grande figure du show-business. Lui-même devient acteur et joue son propre rôle. Mais il ne tarde pas à connaître de nouveaux revers. Aux États-Unis, son étoile pâlit. Pire que tout, sa chère Consuelo demande et obtient le divorce. 

Nungesser répond alors à une offre de 25 000 dollars à qui traversera pour la première fois l'Atlantique Nord en avion...

Une tentative médiatique

Annonce prématurée du succès des aviateurs Nungesser et Coli dans La PresseLe héros s'associe à François Coli, un autre pilote de guerre issu de la marine marchande, qui a réussi en 1919 la double traversée de la Méditerranée. Après avoir essuyé plusieurs refus du constructeur Levasseur, les deux hommes obtiennent enfin la livraison d'un avion sur mesure.

Après une préparation de plusieurs semaines, ils décollent le 8 mai 1927 du Bourget à bord de leur biplan Levasseur, baptisé « L'Oiseau blanc » en souvenir d'un chef indien.

L'avion est signalé aux abords de Terre-Neuve et, sur la foi d'une fausse dépêche, un journal parisien du soir, La Presse, se hasarde à annoncer leur arrivée à New York. Mais c'est en vain que l'on guette les deux aviateurs. À Paris, les badauds, scandalisés, saccagent les locaux de La Presse.

Dans les années 1930, on a retrouvé dans l'État du Maine, non loin de New York, des débris et un moteur d'avion du même modèle que celui de « L'Oiseau blanc ». Certains en ont conclu que les deux malheureux avaient malgré tout réussi leur pari.

D'autres pensent que l'avion aurait pu s'écraser sur une plage des rives du Bas Saint-Laurent.

« L'Oiseau blanc »

L'Oiseau Blanc de Nungesser et Coli

L'Oiseau Blanc de Charles Nungesser et François Coli est une une extrapolation du Levasseur PL4, un triplace d'observation de la marine nationale. Le voici ci-dessus peu avant son vol fatal du 8-9 mai 1927.

Envergure : 14.60 m
Longueur : 9,75 m
Hauteur : 3,89 m
Surface portante : 61 m²
Masse à vide : 1905 kg
Masse totale : 5030 kg
Motorisation : 1 Lorraine 12Ed de 450 ch

Le héros de l'Amérique

Le jeune Américain Charles Lindbergh (25 ans) relève sans attendre le défi de Nungesser et Coli.

Le 21 mai 1927, soit quelques jours après les deux Français, il réussit la traversée dans l'autre sens. Lindbergh franchit l'Atlantique, de New York au Bourget, en volant seul et sans radio, uniquement aux instruments, à bord d'un monoplan Ryan, le Spirit of Saint Louis. Il parcourt 6300 km à la vitesse de croisière de... 180 km/h.

André Larané
Les heures héroïques de l'aviation commerciale

Les années 1920 marquent la naissance de l'aviation commerciale.
La première liaison régulière est établie le 8 février 1919 par un bimoteur Farman F60 Goliath qui relie en 3 heures et demi Toussus-le-Noble, près de Paris, à Kenley, près de Londres. Vitesse maximale de l'appareil : 150 km/h.
À l'époque de Nungesser, Coli et Lindbergh, de hardis pionniers tels Mermoz et Négrin établissent des liaisons régulières entre Toulouse et l'Amérique du sud.

Publié ou mis à jour le : 2024-05-14 16:23:43
Firmin (10-02-2016 13:16:25)

petite faute d'orthographe : la foi ( la fois d'une fausse dépêche) d'une fausse dépêche

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