Le 9 mai 1893, Thomas Edison présente à New York un appareil à usage individuel pour le visionnage d'images animées, le kinétoscope : les spectateurs mettent une pièce de monnaie dans une fente, collent leurs yeux aux oeilletons et gagnent quarante secondes d'images animées.
L'attraction séduit le public mais en reste au stade d'amusement individuel. Elle est très vite détrônée par le cinéma proprement dit, qui apparaît avec la projection sur écran des frères Lumière.
Précurseur du cinéma
L'inventeur américain, qui a déjà à son actif le phonographe (1877) et l'ampoule électrique (1879), s'est lancé dans les recherches sur l'image animée après avoir assisté à Paris, pendant l'Exposition universelle de 1889, à une représentation du « théâtre optique » d'Émile Reynaud. C'est l'ancêtre du dessin animé mais aussi la première projection publiques sur écran !
De retour dans son « usine à brevets » de West Orange (New Jersey), il reprend l'idée d'Émile Reynaud mais lui associe la photographie et, pour la réalisation des séquences animées, brevète le 24 août 1891 une caméra de prises de vues - le Kinetograph -. Il met aussi au point le film perforé de 35 mm qui s'imposera à l'industrie du cinéma comme le format de référence. Il est toujours en usage.
Pour le visionnage des séquences animées, Edison brevète dans le même temps le kinétoscope. Mais celui-ci a l'inconvénient d'être inadapté à des séances publiques. Il ne tarde pas à tomber dans l'oubli, dépassé par la magie du cinématographe.
Quand les frères Lumière lancent celui-ci, Edison entre dans la course avec toute la pugnacité qui le caractérise. Selon sa stratégie habituelle, il dépose des brevets tant et plus pour contrer ses concurrents potentiels aux États-Unis.
Il tourne ses films dans un studio giratoire (pour suivre le soleil), Black Maria, dans son centre de recherches de West Orange. Ce studio de cinéma, le premier au monde, ne sera plus utilisé à partir de 1901. Sa démolition en 1903 laissera le champ libre à Georges Méliès, héritier des frères Lumière.
Le 1er janvier 1909, Edison fonde avec huit autres producteurs une compagnie destinée à contrer la concurrence des producteurs indépendants. Ils mettent en commun leurs brevets au sein de la Motion Pictures Patent Company (MPPC) et obtiennent du fabricant de pellicules George Eastmann qu'il leur réserve ses produits.
Cet arrangement ne va heureusement pas durer au-delà de 1914. Dès 1913, un producteur indépendant, William Fox, intente un procès à la MPPC au nom de la loi antitrust. Pour Edison, l'aventure cinématographique s'arrête là...
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