Le 6 avril 1793, confrontée aux périls extérieur (coalition européenne et défaite de Neerwinden) et intérieur (insurrections royalistes et guerre de Vendée), la Convention crée un Comité de Salut public destiné à superviser le gouvernement et prendre des mesures d'urgence appropriées à la situation.
Il comprend neuf membres élus pour un mois et rééligibles, parmi lesquels Barère, Cambon et Lindet. Danton, qui est à l'origine de ce Comité, en assure la présidence.
Au sein de l'assemblée révolutionnaire, cependant, les tensions s'aiguisent entre les Girondins, rétifs aux mesures d'exception, et les Montagnards. Le conflit se dénoue avec l'arrestation brutale des premiers, le 2 juin 1793.
Aussitôt entrent au Comité de Salut public de nouvelles personnalités de la Montagne : Hérault de Séchelles, Saint-Just et Couthon.
Mais le flamboyant Danton est évincé de la présidence du Comité le 10 juillet et se retire à Bar-sur-Aube. Il est vrai que, s'étant beaucoup enrichi et remarié le 13 juin avec une jeunette, il n'a plus la tête révolutionnaire. Le 27 juillet, il est remplacé à la présidence par son plus farouche ennemi, Robespierre, qui accède ainsi à un rôle de premier plan.
Bénéficiant de pouvoirs illimités sauf en matière financière, le Comité travaille dès lors d'arrache-pied pour sauver la Révolution et la Nation. Ses membres, au nombre de dix à douze, ne prennent souvent pas la peine de rentrer chez eux pour dormir ! Les ministres deviennent de simples agents d'exécution avant d'être purement et simplement supprimés le 1er avril 1794.
Les membres du Comité se répartissent les tâches. Robespierre dirige avec Saint-Just et Couthon les grandes affaires cependant que Carnot s'occupe de la guerre et Prieur de la Côte d'Or de l'armement. Lindet s'occupe des subsistances, Jean Bon Saint-André et Prieur de la Marne de la marine, Collot d'Herbois et Billaud-Varenne de la politique intérieure.
Bertrand Barère fait office de porte-parole de ses collègues à l'Assemblée. C'est le seul membre du Comité à y avoir participé tout du long, malgré sa mésentente avec Robespierre. Sa mine avenante et sa fougue oratoire lui permettent de faire passer devant la Convention les terribles mesures d'exception du Comité et ses nombreuses mises en accusation.
Le Comité envoie de représentants en mission en province où ces personnages tout-puissants se font assister par les Comités de surveillance révolutionnaires établis dans chaque commune. Plusieurs abusent de leur position pour réprimer de façon aveugle les menées contre-révolutionnaires.
Le Comité envoie aussi des représentants en mission aux armées et promulgue une nouvelle levée en masse. Carnot lève 14 armées et 800 000 hommes. C'est ainsi que, quinze mois après la création du Comité de Salut public et tout juste deux semaines après la loi du 22 prairial qui institue la Grande Terreur, les soldats de la République remportent à Fleurus une victoire décisive sur la coalition européenne. La Révolution est sauvée... Beaucoup de Français aspirent dès lors au repos. Les jours de Robespierre sont comptés.
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