Dans la nuit du 29 au 30 novembre 1874, une jeune femme donne le jour à un garçon au château de Blenheim, dans le comté d'Oxford, en Angleterre. L'heureuse maman, Jennie Jerome, a été prise de douleurs à l'occasion d'une fête. Elle a eu tout juste le temps de gagner les vestiaires des dames pour accoucher.
Fille d'un richissime aventurier américain et arrière-petite-fille d'une indienne d'Amérique, elle s'est mariée par amour... six mois plus tôt, à un homme politique talentueux et instable, Randolph Churchill. Celui-ci descend d'un homme de guerre célèbre, John Churchill, duc de Marlborough (le Malbrough s'en va-t-en guerre de nos chansons), qui vainquit les armées de Louis XIV en 1704 à Blenheim (Hoechstaedt), en Bavière.
L'enfant est déclaré à l'état civil sous le nom de Winston Leonard Spencer Churchill. Il souffre dès sa jeunesse d'une constitution chétive. Il est par ailleurs hanté par la certitude de mourir jeune à l'égal de son père, qui mourra de syphilis à 45 ans, et de la plupart des membres de sa famille... Cela ne l'empêchera pas de finir nonagénaire.
Winston apprend très vite à user de dons exceptionnels : une mémoire prodigieuse fort utile dans les sphères politiques, une imagination exubérante, un don de l'écriture qui lui vaudra à la fin de sa vie, en 1953, le Prix Nobel de littérature, un sens de la répartie qui le range parmi les grands humoristes anglais et une énergie à faire pâlir des champions olympiques.
Enfin, last but not least, un courage physique qui confine à l'inconscience. Cent fois dans sa vie, Churchill frôle la mort et y échappe avec une chance surnaturelle comme si le Destin l'avait protégé en vue d'un rôle à venir.
Passionné par l'Histoire, il trouve du temps pour dicter des synthèses sur les heures illustres de la Grande-Bretagne.
Pendant la Grande Guerre, déjà quinquagénaire, chassé du gouvernement, il se met à la peinture à l'invitation d'une amie (ses nombreuses toiles témoignent paraît-il d'un vrai talent et se vendent très cher).
Après une enfance turbulente et des études brouillonnes à Harrow puis à l'académie militaire de Sandhurst, Churchill entre faute de mieux dans la cavalerie. Il se lasse très vite de la vie de garnison et court le monde à la recherche de toutes les occasions de montrer son courage. Elles ne vont pas manquer...
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