Le roi Charles 1er, deuxième souverain de la dynastie anglaise des Stuart, a suscité par ses maladresses et son autoritarisme une «Grande Rébellion» à l'issue de laquelle il a été décapité en 1649.
Le régime républicain instauré par Oliver Cromwell, sanglant et intolérant, ne tarde pas à révulser les Anglais et ceux-ci restaurent la royauté le 29 mai 1660, en la personne de Charles II, fils aîné de Charles 1er et d'Henriette de France, elle-même fille du roi de France Henri IV.
Le futur Charles II naît à Londres le 29 mai 1630. Pendant la guerre civile, son père l'envoie se réfugier en France auprès de sa mère.
Après la décapitation de Charles 1er, il quitte son refuge français et gagne l'Écosse. Il se fait couronner roi d'Écosse en 1651 après avoir reconnu les droits de l'Église presbytérienne locale, par le Covenant («alliance») imposé par les arrogants parlementaires.
Il tente à la tête de l'armée écossaise d'envahir l'Angleterre et de reconquérir son deuxième trône. Mais, en dépit de sa bravoure, il est écrasé par Cromwell à Worcester le 3 septembre 1651 et obligé de se réfugier à nouveau sur le Continent.
Il va trouver un soutien inespéré dans le général George Monck (on écrit aussi Monk).
Ce soldat s'est illustré sur le Continent et en Irlande, puis s'est rallié à Cromwell et a combattu pour lui en Écosse en 1651. Devenu gouverneur de l'Écosse, il rentre en Angleterre avec son armée après la mort de Cromwell, chasse son fils Richard et devient le nouveau maître du pays.
Monck prend acte de la lassitude des Anglais. Il se rapproche du prétendant Stuart et le convainc de publier la déclaration de Breda (Hollande), le 4 avril 1660, par laquelle il promet la «liberté de conscience» et une large amnistie en échange du rétablissement de la monarchie. C'est ainsi que Charles II arrive à Londres le mois suivant, le jour anniversaire de ses 30 ans. Il est couronné le 23 avril 1661.
Monck est récompensé de ses services par le titre de duc d'Albermarle et le gouvernement de la Cité de Londres.
En matière politique, Charles II Iouvoie entre les libéraux et les partisans de l'absolutisme, ainsi qu'entre les anglicans et les catholiques. Lui-même est catholique de coeur mais évite d'afficher ses convictions, pour ne pas heurter la majorité anglicane.
Charles II, jouisseur et cynique, amoureux des fastes, est par ailleurs confronté aux malheurs de la peste et au Grand Incendie de Londres en 1666.
Entraîné en 1665 par la chambre des Communes dans une première guerre infructueuse contre les Hollandais, le roi tente de prendre sa revanche tout en se rapprochant de la France, ennemie des Hollandais. Il signe à cet effet un traité à Douvres, en mai 1670, avec les Français, avec une clause secrète par laquelle il promet de se faire catholique.
Mais les Communes se rebellent et obligent le roi, par le Test Act, à exclure les catholiques de toutes les charges publiques. Il doit pour finir accepter le mariage de sa nièce Marie avec Guillaume III d'Orange, stathouder (gouverneur général) de Hollande (le couple montera sur le trône anglais à la chute des Stuart, en 1689).
En 1679, il est confronté à la grogne de l'opinion et des parlementaires suite au scandale provoqué par un mythomane du nom de Titus Oates. Celui-ci avait dénoncé un complot imaginaire et, sans attendre, on avait arrêté et exécuté 35 malheureux.
Pour éviter le retour à de tels excès, le roi concède au Parlement une disposition qui le contraint à déférer immédiatement devant un juge tout prévenu. Par cette disposition qualifiée d'Habeas corpus, c'en est fini des arrestations arbitraires.
Le 6 février 1685 meurt Charles II, après s'être fait baptisé dans la foi catholique. Le «gai monarque» laisse plusieurs enfants bâtards de ses nombreuses maîtresses mais aucun enfant légitime de son épouse Catherine de Bragance, de sorte que le trône revient à son frère cadet, le duc d'York.
En 1672, celui-ci s'est ouvertement concerti au catholicisme, à la grande irritation de la majorité des Anglais. Devenu roi de Grande-Bretagne et d'Irlande sous le nom de Jacques II, il montre moins de souplesse que son frère et se fait finalement chassé du trône par une «heureuse et glorieuse révolution».
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