Le Monténégro est une très ancienne principauté de la côte adriatique, entre Croatie et Albanie. Son nom, d'après un mot italien qui signifie « montagne noire » (Crna Gora en serbe) remonte au XIIe siècle.
Ses habitants parlent la même langue que les Serbes et comme eux, utilisent l'alphabet cyrillique et pratiquent le christianisme orthodoxe. Mais à la différence de leur voisins, ils ont réussi à préserver pendant plusieurs siècles leur autonomie face aux Turcs, à l'abri dans leurs rudes montagnes.
Les métropolites orthodoxes de Cetinje dirigent le pays dès 1516. L'un de ces évêques, Danilo Ier, procède à un massacre des musulmans au début du XVIIIe siècle. Il décrète aussi la dignité épiscopale héréditaire dans sa famille.
Neveu d'évêque devenu roi
Avec le soutien de la Russie, Nicolas Petrovitch Niegoch, neveu du dernier prince-évêque, obtient l'autonomie formelle du Monténégro au traité de San Stefano, le 3 mars 1878, et même un accès à la mer au traité de Berlin qui suit, le 14 juillet de la même année.
Enfin, il est proclamé roi du Monténégro par le Parlement, le 28 août 1910, sous le nom de Nicolas Ier (ou Nikola Ier). Avec douze enfants mariés à des rejetons de familles royales, on le qualifie de « beau-père de l'Europe ».
Le 8 octobre 1912, Nicolas 1er lance son armée d'opérette à l'assaut des fortins turcs de la frontière. Il se dit qu'il aurait joué à la baisse les valeurs balkaniques à la Bourse et avait hâte de ramasser la mise. D'où sa hâte à déclencher la première guerre balkanique...
À la fin de la troisième, qui est aussi la Grande Guerre, le 1er décembre 1918, Nicolas 1er perd néanmoins son trône et le Monténégro entre dans le « Royaume des Serbes, Croates et Slovènes » (la Yougoslavie).
Plus tard république autonome de la fédération, le petit Monténégro s'en sépare après les guerres yougoslaves des années 1990 et retrouve son indépendance le 3 juin 2006, avec pour capitale Podgorica (ex-Titograd).
À peine grand comme un département français (14 000 km2, 600 000 habitants en 2006), le nouvel État se montre incapable de résister aux nouveaux envahisseurs que sont les milliardaires russes avides de « blanchir » leur fortune. Ses paysages d'une beauté sauvage sont menacés par une urbanisation bâclée.
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