Le 24 mai 1940 à midi, soit tout juste deux semaines après son offensive éclair sur la Belgique, Hitler donne à ses blindés l'ordre de suspendre leur foudroyante progression.
Les Britanniques mettent à profit ce providentiel sursis pour rembarquer à la hâte leur corps expéditionnaire bloqué dans la nasse de Dunkerque. Évacués à la hâte du 26 mai au 4 juin 1940, 338 000 soldats alliés dont 193 000 Britanniques vont ainsi échapper à la captivité et pouvoir participer aux contre-offensives futures...
Après leur percée dans le massif des Ardennes, qui a pris de court les états-majors français et anglais, les Panzers du général von Kleist ont pu atteindre Sedan puis obliquer vers l'ouest, la vallée de la Somme et la Manche. Tout cela en une semaine. Leur objectif ? Prendre à revers, par un « coup de faucille », les troupes alliées engagées en Belgique.
Les tankistes allemands progressent plus vite qu'ils l'ont jamais imaginé face à un ennemi tétanisé. En tête du peloton, Heinz Guderian, commandant du 19e corps d'armée motorisé, se réjouit déjà d'une victoire totale. Mais Hitler lui-même n'ose trop y croire. Le 16 mai, le général Gerd von Runstedt donne l'ordre aux Panzers d'arrêter leur progression pour laisser à l'infanterie le temps de les rejoindre.
Dans les jours suivants, des contre-attaques alliées semblent justifier les craintes des officiers supérieurs allemands.
Finalement, ces contre-attaques échouent piteusement par manque d'ampleur et surtout par manque de soutien aérien et logistique, personne, dans les hautes sphères alliées, n'ayant voulu croire à leur succès.
Il n'empêche que les officiers supérieurs allemands y voient une raison supplémentaire de prudence. Pour justifier une pause, ils mettent aussi en avant les pertes importantes de matériels et les difficultés dans les régions marécageuses du littoral picard.
En conséquence, le 23 mai au soir, le général Hans Günther von Kluge ordonne à ses treize divisions blindées de faire halte sur la « ligne du Canal », sur le canal de l'Aa, au niveau de Gravelines, au sud de Dunkerque.
Hitler a entrevu l'éventualité d'une fuite de l'ennemi par la mer. Mais le feldmaréchal Hermann Göring, qui commande la Luftwaffe, a tenu à le rassurer. Ses bombardiers et ses chasseurs sauraient empêcher toute tentative d'évacuation par la mer.
L'ordre d'arrêt (Haltebefehl en allemand) est donc confirmé le lendemain midi par le Führer en personne.
Il va offrir aux troupes alliées en train de se replier de Belgique, un providentiel sursis qu'elles vont mettre à profit pour consolider leurs défenses autour de Dunkerque et s'échapper par la mer.
Pendant ce temps, du côté allié, c'est le tohu-bohu. Winston Churchill, de passage à Paris, prend conscience de l'étendue du désastre et, pire encore, de l'effondrement moral des responsables français. Son homologue français Paul Reynaud tente de résister mais est épuisé. Il renvoie le généralissime Gamelin mais c'est pour le remplacer par plus défaitiste que lui, le général Weygand.
Le Premier ministre britannique reste néanmoins soucieux de maintenir les liens avec son allié français. Plus francophile que son entourage, il repousse dans un premier temps l'idée d'une évacuation.
Celle-ci est avancée dès le 19 mai, avec discrétion, par le commandant du corps expéditionnaire, le général John Vereker, vicomte Gort. Mais elle est aussitôt rejetée par Churchill ainsi que par le chef d'état-major William Ironside.
Après une semaine de tergiversations, l'idée prend néanmoins corps.
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Dulouard (25-05-2022 14:40:23)
Bonjour,, mon père y était, dans la Marine affecté à la "garde côtière". Second maître il était chef d'équipe chargé du déminage des mines marines échouées sur les plages. Si cela vous te... Lire la suite
Julifa (09-02-2020 17:52:18)
Mon père terminait son service militaire à faire du béton sur la ligne Maginot, il a été maintenu sous les drapeaux dans le régiment de "Forteresse" pour cette drôle de guerre où ils ont atten... Lire la suite
Marcel (22-07-2017 21:22:21)
Beau commentaire. Du "vécu" Merci.