Sous la IIIe République, le gouvernement tente d'accélérer la colonisation de la Nouvelle-Calédonie, un archipel du Pacifique sud grand comme deux fois la Corse et peuplé d'environ quarante mille Mélanésiens, les Kanaks. Des lots de terre sont distribués aux immigrants européens et aux anciens bagnards qui ont purgé leur peine dans le bagne de Nouméa.
Pour ne rien arranger, en 1877, l'administration autorise le bétail des paysans à divaguer sur les terres réputées en jachère des Kanaks. Les animaux ne se privent pas de dévorer les cultures indigènes de tarots et d'ignames.
Les chefs kanaks se concertent en secret et préparent une insurrection sous le commandement du chef coutumier Ataï. L'objectif initial est d'attaquer Nouméa, capitale de la Grande Terre (l'île principale). Mais un drame précipite les choses : un ancien bagnard et sa famille ayant été assassinés le 19 juin 1878, le gouverneur français fait arrêter plusieurs chefs kanaks.
En représailles, le 25 juin 1878, une première attaque est lancée contre un poste militaire. Dans les jours et les semaines qui suivent, les attaques se multiplient sur tout le front pionnier.
Le commandant militaire de l'île, ne maîtrisant plus rien, fait venir des renforts d'Indochine. Les troupes traquent les rebelles dans la chaîne montagneuse et détruisent leurs cultures au passage. Finalement, trois colonnes constituées de soldats et officiers européens, d'anciens bagnards et de supplétifs indochinois ou mélanésiens, traquent les derniers rebelles.
Un détachement surprend Ataï et ses hommes le 1er septembre 1878. Un supplétif kanak originaire de Cagala lance sa sagaie sur le chef Ataï et le tue. Il tranche sa tête pour consommer sa victoire ! La rébellion aura fait deux cent morts chez les Européens et plus d'un millier chez les Mélanésiens. Elle aura aussi creusé un profond fossé entre les deux communautés...
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Larsen (27-06-2024 09:53:20)
Excellent. Article sur l'histoire complète de la Calédonie?
Merci