Le 25 juillet 306, Constantin est proclamé empereur par ses soldats à Eburacum, en Bretagne (aujourd'hui York, en Angleterre), où il a rejoint le quartier général de son père Constance Chlore, qui vient de mourir. C'est le début d'une prodigieuse ascension qui va conduire le jeune trentenaire à la tête de l'empire romain, après l'élimination de tous ses rivaux.
Surmontant le semi-échec de son prédécesseur Dioclétien, il va restaurer l'autorité de l'État et accomplir deux réformes majeures : la reconnaissance de la religion chrétienne, encore très minoritaire mais influente et en plein essor ; la fondation d'une « nouvelle Rome » sur les rives du Bosphore.
Échec du gouvernement à quatre
Une dizaine d'années plus tôt, Dioclétien et son compagnon d'armes Maximien Hercule ont tenté de résoudre la question successorale à la tête de l'empire romain en instaurant la « tétrarchie ». Eux-mêmes se sont attribués le titre d'« Auguste », Dioclétien gouvernant l'Orient et Maximien l'Occident. Chacun d'eux s'est donné un adjoint appelé « César » et destiné à lui succéder.
Constance Chlore, « César » associé à Maximien, militaire illyrien comme lui, avait épousé Hélène, une servante d'auberge au caractère trempé qui lui avait donné le futur Constantin. Tôt convertie à la religion chrétienne, Hélène a sans doute contribué à rapprocher son mari et son fils de la foi nouvelle, l'un et l'autre se gardant toutefois d'afficher leurs convictions en public.
Usés par la tâche, Dioclétien et Maximien se retirent de leur plein gré le 1er mai 305, selon la règle qu'ils ont eux-mêmes fixée. Mais leurs successeurs montrent beaucoup moins de désintéressement et ne tardent pas à se disputer le pouvoir.
Lorsque Constance Chlore, nouveau « Auguste » d'Occident, décède de mort naturelle, c'est son fils Constantin qui se fait désigner « Auguste » à sa place, enfreignant ainsi les règles édictées par Dioclétien.
De son côté, à Rome, Maxence, fils de Maximien, n'accepte pas davantage d'être privé de la succession de son père. Il se fait à son tour proclamer «Auguste » par la garde prétorienne, une troupe d'élite stationnée dans la Ville éternelle et chargée de la protection de l'empereur.
Ainsi le principe héréditaire vient-il brutalement se heurter à la cooptation au mérite qu'avaient tenté d'instituer les premiers tétrarques. Il s'ensuit une succession de conflits et de guerres civiles qui vont heureusement se conclure assez rapidement par le triomphe de Constantin.
Cliquez pour agrandir Cette carte montre l'Empire romain dans sa plus grande extension (fin du Ier siècle après Jésus-Christ).
Au centre de cet immense empire était la mer Méditerranée que les Romains appelaient avec orgueil et très justement Mare Nostrum (« Notre Mer » en latin). Cet empire est aujourd'hui éclaté en États rivaux que divisent les différences linguistiques, politiques, religieuses, sociales et économiques.

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