19 juillet 1913

Les Français portent le service militaire de 2 à 3 ans

Confronté à l'aggravation des tensions internationales, le président Raymond Poincaré obtient, le 19 juillet 1913, que les députés français votent l'allongement de deux à trois ans du service actif.

La conscription mise en place sous la Révolution avait été maintenue tout au long du XIXe siècle avec un service de cinq ans mais assorti d'un tirage au sort et de très nombreuses exemptions. Après la défaite de 1870, les relations internationales semblant apaisées, les lois du 27 juillet 1872 et du 15 juillet 1889 avaient réduit la durée de service actif de 5 à 3 ans sans remettre en cause ces exemptions.

Le 21 mars 1905, en pleine querelle entre l'Église et l'État, le gouvernement de Maurice Rouvier instaure le service militaire obligatoire pour tous les citoyens mâles, sur le modèle allemand. Il n'est plus question de dispenses ou de tirage au sort. L'opinion républicaine se réjouit de voir les « curés sac au dos ». En compensation, la durée du service actif peut être ramenée de trois à deux ans à effectifs constants. À noter que les élèves des grandes écoles accomplissent la première année dans le rang, la deuxième comme sous-lieutenant. Pendant la Grande Guerre, ces jeunes gens majoritairement issus de la bourgeoisie paieront cher ce « privilège » car ils seront en première ligne dans les assauts.

Changement de décor en 1913. Après l'affaire d'Agadir, le ciel européen se couvre à nouveau de nuages et la menace d'une agression allemande réapparaît. Au début de 1913, des rumeurs font état d'une augmentation de 120 000 hommes des effectifs de l'armée allemande, portant ceux-ci à 850 000 hommes. La France ne dispose quant à elle que de 520 000 hommes. C'est afin de rétablir la parité que le président Poincaré fait voter la loi des « trois ans » avec le soutien actif du général Édouard de Castelnau

La gauche, soutenue par l'opinion et menée par Jean Jaurès, s'insurge et fait de l'abrogation de la loi l'enjeu des élections législatives du printemps 1914. Elle remporte les élections mais Raymond Poincaré la convainc habilement d'accepter le service de trois ans en échange de l'instauration de l'impôt progressif sur le revenu, une mesure de justice sociale préparée par Joseph Caillaux. Grâce à quoi l'armée française pourra encaisser le choc de l'attaque allemande en août 1914.

Publié ou mis à jour le : 2018-11-27 10:50:14

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