Le 14 juin 1800, Napoléon Bonaparte bat les Autrichiens à Marengo, près d'Alexandrie, dans le Piémont italien. Cette victoire de justesse sauve son régime, le Consulat.
La paix manquée
Devenu Premier Consul quelques mois auparavant, Bonaparte a dû reprendre les armes contre une deuxième coalition qui rassemble l'Angleterre, l'Autriche. La Russie s'en est retirée après sa défaite à Zurich face à Masséna le 26 septembre 1799.
L'armée du Rhin, sous le commandement de Moreau, piétine dans sa marche vers Vienne, tandis que l'armée d'Italie, sous le commandement de Masséna, se fait assiéger dans Gênes sans relâcher la pression sur les Autrichiens.
Bonaparte lève alors dans l'improvisation une « Armée de réserve » : 40.000 hommes, 6.000 chevaux, 40 canons... Le 14 mai 1800, lui-même franchit à sa tête le col du Grand-Saint-Bernard (2469 mètres), en Suisse, malgré plusieurs mètres de neige au col.
Audace autrichienne
Bonaparte entre sans coup férir à Milan, sous les acclamations de la population, coupant les liaisons entre Vienne et l'armée autrichienne du feld-maréchal Michel von Melas, qui assiège Gênes. Mais c'est trop tard pour Masséna qui a capitulé le 5 juin après une résistance remarquable.
Le vieux Melas (71 ans) a décidé de jouer le tout pour le tout et de faire front à l'armée de réserve, dont les effectifs sont inférieurs aux siens (30.000 Autrichiens face à 22.000 Français).
Les Autrichiens choisissent le lieu de la rencontre. Ce sera près de la forteresse d'Alexandrie, dans la plaine du Pô, où leurs forces sont en nombre. La bataille décisive se produit à Marengo. Elle débute mal pour les Français. Néanmoins, ils arrivent à se retirer en bon ordre grâce à la couverture des 900 grenadiers de la Garde consulaire.
À une heure de l'après-midi, Melas, blessé, quitte le champ de bataille pour Alexandrie en vue de rédiger un bulletin de victoire...
La chance change de camp
Pendant ce temps, Bonaparte, à tout hasard, envoie un messager à son ami le général Louis Desaix dont l'armée patrouille à bonne distance de Marengo. Se guidant au son du canon, il surgit avec ses deux divisions (6.000 hommes au total) au début de l'après-midi, tandis que les Autrichiens se préparent à poursuivre les Français.
Il bouscule les Autrichiens sur leur flanc mais lui-même périt d'une balle en plein coeur au cours de la mêlée. On ne reconnaîtra sa dépouille qu'après la bataille, à ses longs cheveux torsadés.
Les Français restent maîtres du champ de bataille avec un total de 6000 pertes humaines contre 9500 dans le camp autrichien.
Un empire à la clé
Le lendemain, à Alexandrie, le général Melas, vaincu, signe un armistice avec le Premier Consul. Avec Marengo disparaît la menace d'une nouvelle invasion de la France par le sud, mais la victoire française est insuffisante pour contraindre les Autrichiens à la paix. Les pourparlers s'éternisent à Lunéville, en Lorraine pendant l'automne. C'est seulement le succès inattendu du général Moreau à Hohenlinden, en Bavière, sur la route de Vienne, qui va contraindre l'archiduc François II à la paix.
La paix sera signée à Lunéville avec l'Autriche avant de l'être avec la Russie et l'Angleterre. Elle durera juste assez pour permettre à Bonaparte de devenir... Napoléon 1er, empereur des Français.
Vos réactions à cet article
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pyrrhogaster (14-06-2020 18:12:02)
N'y a t il pas eu à Marengo un échange de propos que l'histoire a enregistrés ? Napoléon aurait dit (à peu près) "vous arrivez bien tard et la bataille est perdue"; Desaix répondant : "il est... Lire la suite
wanner (14-06-2013 20:31:01)
pouriez-vous nous donner l'histoire et la recette du veau ou dub poulet marengo?svp