Le 12 mars 1939, Eugenio Pacelli (63 ans) succède à Pie XI sous le nom de Pie XII. Le nouveau pape est intronisé à l'un des moments les plus dramatiques de l'Histoire européenne. Confronté aux pires atrocités qui soient, la guerre totale et le génocide, il va devoir choisir entre agir avec éclat ou privilégier l'action clandestine...
Issu d'une famille d'avocats attachés au Saint-Siège, le futur pape a été remarqué dès l'âge de 25 ans par un fonctionnaire de la secrétairerie d'État (le ministère des Affaires étrangères du Vatican).
Il est devenu nonce (ambassadeur du pape) en Bavière puis à Berlin en 1920, enfin Secrétaire d'État en 1930.
Dans les années 1920, il prépare un Concordat entre le Vatican et l'Allemagne. Le texte n'est signé que le 20 juillet 1933, six mois après l'arrivée de Hitler à la chancellerie !
Dès 1934, le pape Pie XI dénonce la fierté raciale et, dans une lettre à la jeunesse catholique allemande, il s'en prend à «cette nouvelle conception de vie s'éloignant du Christ et ramenant au paganisme». En 1937, il dénonce l'idéologie de la race et le nazisme dans l'encyclique Mit brennender Sorge (Avec un souci brûlant), écrite en collaboration avec son Secrétaire d'État Eugenio Pacelli.
Ce dernier est élu pape quelques mois avant la Seconde Guerre mondiale. Il met très vite une sourdine à la condamnation de l'idéologie hitlérienne dans la crainte que les nazis ne ripostent en persécutant les fidèles et le clergé allemands.
Au plus fort de la guerre, quand arrivent des informations sur l'extermination des Juifs, le pape, pas davantage que quiconque, n'est disposé à y croire. Certains responsables le pressent néanmoins deparler. L'appel vient enfin dans l'homélie de Noël 1942. Mais par un excès de prudence, Pie XII évite de nommer les Juifs et les nazis.
Pie XII a joui pendant son pontificat comme après sa mort (1958) d'une immense ferveur populaire. Chacun lui a été reconnaissant d'avoir porté le message de l'Église pendant le conflit et les représentants juifs n'étaient pas en reste.
Quelques années après sa mort, toutefois, une pièce de théâtre d'un dramaturge allemand intitulée Le Vicaire va remettre en question son action pendant la Seconde Guerre mondiale. Une inscription du mémorial Yad Vashem, à Jérusalem, illustre ce nouveau regard sur l'action du pape Pie XII.
Vos réactions à cet article
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Gildas (20-03-2019 18:12:42)
En fait avec Pie XII c'était comme chez beaucoup de bourgeois, de possédants et aussi de gouvernants de l'époque plutôt Hitler que les Soviets... Et d'ailleurs l'épiscopat français a eu attitude... Lire la suite
pmlg (12-03-2019 18:11:25)
Bonjour, Et aussi attendons l'ouverture prévue en 2020 des archives. Ce site est un site dédié à l'histoire. Je ne poursuivrais pas mon abonnement si je n'y trouvais pas ce que j'attends d'une pr... Lire la suite
Anonyme (13-03-2010 23:09:15)
Enfin un article nuancé et qui donne bien à réfléchir en rappelant bien le contexte politique et historique ! Quand on parle de l'attitude de Pie XII face au nazisme, on tombe tout de suite dans ... Lire la suite