10 juin 1944

Le martyre d'Oradour-sur-Glane

Le samedi 10 juin 1944, à 8 heures du matin, c'est sans méfiance particulière que les habitants d'Oradour-sur-Glane voient des chenillettes chargées de soldats allemands pénétrer dans le village et s'y arrêter.

Oradour-sur-Glane est reliée par un tramway à Limoges, distante de 17 km. C'est une bourgade de 300 à 400 habitants. Avec les hameaux et fermes des environs, la commune en compte au total 1 200 dont quelques centaines de réfugiés du village de Charly, en Moselle.

En ce mois de juin, les fenaisons viennent d'être faites et les granges sont pleines à craquer de foin. Les habitants vaquent paisiblement à leurs activités. Ils ne savent pas que la veille, les Allemands ont pendu 99 malheureux otages aux balcons de Tulle, à une centaine de kilomètres au sud de Limoges...

La rue principale d'Oradour avant le massacre et l'incendie (photo: centre de la Mémoire, Oradour)

Représailles

Trois jours plus tôt, les maquisards de la région ont fait sauter un pont pour freiner la remontée des troupes allemandes vers la Normandie où les Alliés viennent de débarquer. L'attaque a causé la mort de deux soldats allemands de la 2ème division SS Panzer Das Reich.

Cette division a pratiqué la terreur en URSS avant d'être repliée à Montauban, dans le Sud-Ouest de la France. En bons connaisseurs, ses soldats surnomment leur nouvelle région d'affectation la « petite Russie », par allusion à l'action importante de la Résistance... Le général Lammerding, qui commande la division, se fixe comme en URSS des ratios en représailles des attaques de maquisards : 3 otages exécutés par Allemand blessé, 10 par Allemand tué !

Après avoir organisé les brutales représailles de Tulle, le général ordonne à la 3ème compagnie du régiment Der Führer de détruire aussi Oradour-sur-Glane. Puis il part pour la Normandie.

Le commandant de la compagnie, Dickman, planifie l'opération avec ses adjoints, le capitaine Kahn et le sous-lieutenant Barth. Les trois hommes ont sous leurs ordres environ 120 SS, pour la plupart très jeunes. Il s'agit de forces spéciales qui pratiquent plus volontiers la répression que la guerre et se sont déjà illustrées en Russie dans l'extermination des populations civiles.

À Oradour, nul ne devine encore le drame qui va se dérouler dans les heures suivantes.

L'horreur

Tandis que les premières chenillettes pénètrent dans le village, d'autres soldats allemands, aux ordres du sous-lieutenant Barth, ratissent les champs des environs et poussent les habitants vers le village.

En début d'après-midi, le bourg est cerné et toute la population est rassemblée sur le champ de foire sous le prétexte d'une vérification d'identité, sans oublier les enfants des écoles, sous la surveillance de leur maître. Les SS agissent dans le calme et la population s'exécute sans broncher.

Les hommes sont séparés des femmes et des enfants et alignés contre les murs, dos à la place. Les SS les interrogent sur une supposée cache d'armes mais ils se tiennent muets. Le maire Paul Desourteaux  se voit alors sommé de remettre des otages, ce qu'il refuse. 

Au nombre d'environ deux cents, les hommes sont alors divisés en six groupes de quelques dizaines de personnes et enfermés dans des granges bourrées de foin et de paille, sous la menace de mitraillettes. Vers 16 heures, les SS tirent des rafales et tuent les malheureux en quelques secondes. Ils achèvent leur besogne en lançant des grenades et mettant le feu aux granges.

La rue principale après le massacre et l'incendie (photo: centre de la Mémoire, Oradour)

Pendant l'interrogatoire des hommes, les femmes et les enfants ont quant à eux été enfermés dans la vénérable église gothique d'Oradour. Des SS déposent une caisse d'explosifs et de la paille dans la nef. Le feu ravage bientôt l'édifice comme il a ravagé les granges. De l'extérieur, les SS mitraillent les malheureuses et leurs enfants qui tentent de sortir, en visant les membres inférieurs.

Quelques fuyards sont pourchassés dans les rues et les champs. Un groupe est jeté dans un puits. Au total, seuls cinq hommes et une femme survivront par miracle.

Leur forfait accompli, les SS pillent le village et achèvent de l'incendier. Ils se réservent cependant une maison pour y passer la nuit.

Le lendemain, un groupe de soldats revient dans le village en vue d'enfouir les corps dans des fosses communes mais, ne pouvant venir à bout de leur travail, ils quittent à leur tour Oradour, laissant 642 victimes derrière eux. Parmi elles 246 femmes et 207 enfants, dont 6 de moins de 6 mois, qui ont été brûlés dans l'église.

Ces victimes sont des habitants du bourg ainsi que des réfugiés lorrains, des promeneurs qui se sont trouvés là par hasard et des habitants des environs amenés par les SS.

Un procès douloureux

Après la Libération de la France, le 12 janvier 1953, un procès s'ouvre devant le tribunal militaire de Bordeaux, pour juger les meurtriers d'Oradour-sur-Glane.

Le général Lammerding, condamné à mort par contumace deux ans plus tôt pour le massacre de Tulle, ne se présente pas au procès et la France ne fait rien pour obtenir son extradition. Il finira ses jours en 1971 à Düsseldorf en chef d'entreprise prospère. Cinq-cents anciens SS suivront son cortège funèbre.

Dans le box des accusés figurent seulement vingt et un SS sur les 65 accusés. Parmi eux 14 Alsaciens, dont deux engagés volontaires et 12 qui disent avoir été enrôlés de force dans le corps des SS.

Cette présence d'Alsaciens rend le forfait doublement douloureux pour la conscience nationale. Elle ravive en Alsace et en Moselle la plaie laissée ouverte par l'incorporation de 130 000 « malgré-nous » dans la Wehrmacht en 1942. Beaucoup étaient des jeunes gens, très jeunes, incapables de résister à la pression de l'occupant.

À Bordeaux, les « malgré-nous » sont condamnés comme les autres à différentes peines d'emprisonnement. Mais ils sont amnistiés huit jours après par une loi d'exception votée par l'Assemblée nationale au nom de la réconciliation nationale. Cette loi modifie opportunément la loi du 15 septembre 1948 sur la responsabilité collective.

Il s'ensuit dans le Limousin un profond ressentiment. L'association des familles des martyrs et le maire d'Oradour-sur-Glane renvoient la Légion d'Honneur au représentant de l'État. La ville attendra octobre 2000 pour accepter enfin cette décoration et se réconcilier avec l'Alsace.

Une tragédie ordinaire

Oradour-sur-Glane est devenu en Europe occidentale le symbole de la barbarie nazie, à l'égal du village tchèque de Lidice, pour l'Europe centrale, détruit le 10 juin 1942 en représailles de l'assassinat de Reinhard Heydrich, Reichsprotektor de Bohême-Moravie.

En Italie, du 8 septembre au 5 octobre 1944, le village de Marzabotto a perdu 1836 des siens du fait des nazis. Distomon, en Grèce en a perdu 239 le 10 juin 1944. En France même, enfin, le village de Maillé en a aussi perdu 126 le 25 août 1944. Mais dans les plaines de Pologne et de Russie, c'est par centaines que se comptent les villages martyrisés par les nazis.

André Larané
Publié ou mis à jour le : 2024-01-02 18:51:47
BPP (12-02-2023 15:45:41)

Est-il vrai qu'une partie importante des SS ayant participé au massacre d'Oradour était composée d'ukrainiens dont les unités, l'année précédente s'étaient rendues coupables d'exactions similaires en Biélorussie ?

Herodote.net répond :
Parmi les 65 SS accusés du crime, il y avait essentiellement des citoyens du Reich (dont plusieurs Alsaciens enrôlés de force) et des volontaires de quelques autres pays : Norvège, Belgique, Bohème... Mais je n'ai nulle part vu qu'il y ait eu des Ukrainiens.

Leroux (12-02-2023 13:02:21)

C'est vrai qu'à l'Est l'armée allemande (et pas seulement les SS a commis des milliers d'Oradour et sans "l'excuse "d'attentas contre les troupes allemandes.
Il faut rappeler des faits moins connus mais aussi épouvantables avec des crimes de même nature (vols, viols des 2 sexes, tortures , pillage) envers les populations de la péninsule italienne lors de la remontée de la 1ere armée française et qui ont laissé des souvenirs plus que douloureux aux populations locales ! et dont certaines ont déclaré qu'elle avait finalement " préféré " l'occupation allemande...
Il n'y a pas de guerre propre !
Pour finir la rappelons que les bombardements alliés ont fait entre 20 et 40 000 morts au printemps 44 "pour la bonne cause puisque il s'agissait d'affaiblir le potentiel de guerre allemand

Emile (12-06-2022 11:30:25)

« Les malgré Eux « sont encore parmi nous si on voit les comportements de certains Medecins salariés et même se disant libéraux ,pendant le Sars Cov 2 !
Mais je remarque que la culture historiographie française est bien orientée par une Doxa Universitairr peu encline a l objectivité : il n y a pas une trace de la Brigade Mohamed alliee de la Carlingue qui a detruit les maquis communiste replies ( Melanchon devrait y reflechie …) avec le 11 Juin 1944 le Massacre des Civils en represaille a l attaque d un train de l Armée allemande en repli dans la gare a Mussidan dont oersonne ne parle!
Sauf les locaux ! Une sorte de 26 MARS 1962 , a oublier ! Sans comptet les villages victimes aussi de la BNA :Beaupouyet Sourzax,Saint Front du Pradoux , Saint Medard de Mussidan, ! Donnez donc la Parole a P ROLLI , ! Historiens êtes vous serieux et objectifs ou poursuivez vous le Roman de Michelet ?sinon pas de carrière universitaire !! Les malgre eux sont toujours là , je disais Quoi deja !!!

Boutté (11-06-2017 18:03:05)

Affaire horrible, et pourtant il s'est passé à Oradour ce qui se passe lorsqu'une armée est attaquée par des civils dans un pays avec lequel elle n'est pas en guerre. C'est du reste ce que voulait le PCF en faisant tuer sans utilité aucune des soldats allemands par exemple dans le Métro parisien : Mettre enfin en opposition le peuple de France et l'armée allemande alors qu'au début de la guerre il vantait la camaraderie des Français et des Allemands qui trinquaient dans les bistrots de la capitale (dixit l'Huma)

Jean-Pierre Serin (11-06-2017 13:47:51)

Etudiant en Allemagne de 1967 à 1972, j'ai assisté un jour à une réunion de l'assemblée des étudiants de l'école d'Ingénieurs où j'étudiais. L'un des collègue, qui venait de faire un voyage en France, nous raconta qu'il était passé à Oradour et avait appris, horrifié, le forfait des Waffen SS de la Das Reich. De retour chez lui, il fit des recherches et apprit que Lammerding vivait tranquillement à Düsseldorf. Il réussit même à savoir son adresse. (une performance car à l'époque, nous n'avions pas Internet !)
Il fut alors décidé à l'unanimité que tout membre de l'université et de l'école qui passerait dans la région d'orateur enverrait une carte postale, libellée simplement "Souvenir d'Oradour". Le mot fut passé à d'autre universités.
Selon le rapport de chacun, de retour de voyage, Lammerding fut littéralement bombardé de cartes "souvenir".
Il est probable que, non prévenu, il lut les premières mais donna l'ordre d'évacuer les autres de sa boite à lettres. Toutefois il ne fallait pas le laisser dormir tranquille.

xava (14-06-2014 11:28:29)

Je suis bien d'accord pour dire que c'est atroce mais n'oublions pas qu'en Algérie certains militaires français ont commis à peu près les mêmes massacres.
C'est en agissant pour la paix que l'on peut éviter que de tels massacres se renouvellent.

Jean Louis Taxil (10-09-2013 14:27:16)

Hérodote a certainement des abonnés allemands. Pourrions-avoir une idée de leurs réactions à cet article? Mon seul témoignage sera de dire, qu'ayant visité ce lieu dramatique en 1954, l'horreur de cette vision ne s'est pas estompée, et que son actualité reste encore "multi-générationelle". Merci

JEAN MUNIER (09-09-2013 09:54:30)

NUANCE : il y avait des alsaciens parmi les bourreaux et il y avait des mosellans de Charly et Montoy Flanville parmi les victimes. Ils avaient été expulsés parce que francophones en aout 1940.Ce procès a créé une rupture entre Alsace et Moselle, élus inclus.L'expression alsacien-lorrain (version allemande )ne veut absolument rien dire.

Michel Pesneau (05-09-2013 22:34:27)

Je n'ai pas eu l'occasion de visiter Oradour et je le regrette mais pour moi qui ait connu cette guerre (j'ai plus de 80 ans) c'est quelque chose d'important ; sans doute y a-t-il eu bien d'autres drames qui méritent que l'on s'en souvienne mais celui-ci a quelque chose de symbolique dans son horreur et dans sa gratuité. Je ne peux que me réjouir que des gens plus jeunes que moi s'attachent à entretenir se souvenir et à le tra

Thierry (05-09-2013 16:32:06)

Si l'on sait que l'Histoire ne fait que se répéter, ce n'est certes pas une raison pour ne pas essayer d'en tirer leçon. Il faut combattre la fatalité que tout à chacun accepte sans doute top facilement. Rien n'est acquis définitivement, tout est un combat de chaque jour ne serait-ce qu'avec soi-même ...

Diogene (05-09-2013 12:09:50)

Oradour et Tulle = mille ou dix mille fois à l'Est......
Ne l'oublions pas.
Les Lammerding et consorts non jugés... ou libérés après commuation de peine sont du ressort de NOS politiques qui l'ont entériné voire provoqué.....
Oberg et Knochen valaient ils leur libération après 17 ans de prison pour "faire plaisir à l'Establishment SS allemand d'Adenauer" ?
Hollande ou Sarkozy pourraient encaisser la responsabilité de leurs prédécesseurs sans foi ni loi comme ce pauvre Pasteur J. Gauck le fait courageusement.

Paul (05-09-2013 11:21:37)

L'horreur du crime n'est pas proportionnel au nombre.L'homicide volontaire d'une seule personne est horrible.
Il y a en chacun l'ange et le démon.Un missionnaire qui avait assisté aux tueries du Rwanda et qui,traumatisé,déprimait est parvenu à faire la paix en lui en comprenant que chacun de nous renferme en lui "l'ange et le démon".Lors de la guerre d'Algérie,certains appelés du contingent,braves garçons dans leur village de France,ont commis dans des villages algériens des crimes abominables,tuant sans raison des femmes et des enfants.Méfions-nous du démon qui est en chacun de nous:l'homme est capable du meilleur et du pire.Ce qui ajoute à l'horreur du crime d'Oradour sur Glane,c'est que certains auteurs n'ont jamais pris conscience de leur faute.

Celine (05-11-2006 16:29:29)

je voulais visiter ce village il ya déja fort longtemps et là récemment j'en ai eu l'occasion et je peux pas vous dire ce que je ressens car c'est inadmissible de voir de telle horreur causé par des êtres humains! Tous ces innocents qui demandaient rien à personne, pourquoi le faire du mal, brisé un village, des vies et bien d'autres choses encore!

marlène (31-10-2006 12:04:17)

C'est vrai qu'il y'a un silence pesant, je ne dirais pas un silence de mort mais un silence qui force le respect. Avec mon ami, nous avons imaginé comment était l'ambiance du village avant!on arrivait très bien à entendre les rires des enfants, les bruits d'un village dynamique et joyeux.Je touve bien sur la fin de ce village horrible mais je ne veux pas me rappeler de ce village par des visions d'horreur! Une prière pour ces habitants qui n'ont pas mérité leur sort!!!!!!!!!!!

Benoit (28-10-2006 19:45:00)

je reviens de temps en temps sur les sites historiques, comme ceux traitant d'Oradour. J'ai une formation d'historien et la période de la Libération m'intéresse beaucoup. J'ai visité Oradour il y a 25 ans, à l'âge de 11 ans sans rien connaître de l'histoire locale. Comme tous les témoignages, le silence et l'ambiance du village m'ont marqué à jamais; j"ai lu le soir même "Oradour vision d'épouvante". Le livre m'a choqué et j'ai mis 10 ans pour m'en relever. J'ai pourtant lu d'autres livres sur le sujets mais aucun ne m'a si marqué. Je voulais rebondir sur les propos de Kevin. La véritable tragédie actuelle est le fait que les familles n'ont pas encore pu faire le deuil par manque de verdict dans les différents procès. Mourir 2 fois, 1 sous la main des Nazis, l'autre par le manque de justice. Rien ne pourra jamais effacer le souvenir mais tout crime mérite une punition. Et aucun des procès pour les Nazis n'ont débouché sur un véritable verdict. Les Malgrés Nous font débat. Il ne fallait pas les juger car ils étaient Alsaciens ? Ils avaient des circonstances atténuantes ? L'affaire a été classée pour l'unité nationale, mais c'est un crime de guerre et les personnes responsables, toutes celles présentes le 10 juin 44, devaient ou devraient être jugées. Ils portaient tous l'uniforme ss sans distinction de nationalité. Comme nous aurions dû rendre les honneurs depuis longtemps aux "Indigènes" de la 1ère Atmée Française. Même uniforme, même solde... Et c'est oublier la lourde part payée par l'Est de la France durant 14-18. Je n'ai rien contre les Alsaciens et une ville porte le nom d'Oradour, comme un symbole. je ne fais que constater des faits et de les analyser comme tout travail historique. De plus, d'après certaines versions, Oradour aurait servi de rites initiatiques pour les recrues. La vérité se trouve dans les livres d'histoire. Et pourquoi pas de l'or enterré dans les ruines du village ? C"est un livre d'histoire à protéger pour les générations futures. Pardonner mais ne pas oublier.....

tristesse et haine (30-08-2006 18:29:31)

j'ai 13 ans et je suis allé à oradour(je m'y etais deja informe de l'histoire et comment sa c'etait passé) en y allen je me demandais quel sera ma réaction et j'en savais frenchement rien je suis rentre dans le syte,et a fur et a mesure que je voyais les granges, le chans de foire,etc.., des larmes se chargaient dans mes yeux et en arrivent a l'égulise mes larmes coulaient en me posent des tas de questions,et plus mes larme coulais plus j'etais remli de haine et sela est une sensation tres bizard que je n'avais jamais resenti et maintenent j'ai des imags qui son et seront a jamais dans ma tète et mon coeur car une de mes arière ,arière,grand-mère est morte en renden visite a une amie

abbes (23-08-2006 14:38:10)

Depuis mon enfance, j'ai entendu parler d'Oradour sur glane. Je m y suis rendu avec mon amie et ses enfants, le 14 août 2006. Je n arrive pas à trouver les mots pour décrire cette vision d'horreur et ce que l'on a ressenti. La folie humaine, le génocide, ces formes de deshumanisation m'interpellent toujours et encore... Je souhaite de tout coeur aux générations à venir de s'y rendre, d'en prendre conscience et de méditer sur la violence gratuite qui n'apporte rien; rien que le malheur,la peur,les pleurs et le désespoir de tous et toutes...

RAULT Alain (18-08-2006 23:21:53)

De longue date, je m'étais juré d'aller à Oradour sur Glane, non par voyeurisme, mais, les récits d'anciens et les écrits, et les trop brèves images à la télé, m'avaient incité à aller en savoir plus sur place. Et cela a été possible grace à ma soeur qui m'y a emmené avec ma petite famille. je dois dire que mes enfants étaient hostiles pour cette "visite" mais sur place tout le monde s'est tu et le recueillement s'est fait tout seul. Terrifiant de voir, de s'imaginer ce qu'ils ont enduré les pauvres.L'homme est vraiment capable du meilleur.... comme du pire, nous avons pu le constater! Le retour s'est fait dans le silence et souvent les enfants me parlent de leurs impressions et de leurs écoerement devant tant de haine et de sauvagerie ....il faut à tout prix que les générations à venir soient tenues informées de ces faits! La mémoire est un devoir et c'est bien d'avoir rendu possible ce site tel quel.Mais je me pose la question de la durée des "restes en ruine" car tout ce site va disparaitre naturellement, rien n'est protégé et à l'air libre...ma foi! les écrits restent.Bien à vous, Alain RAULT

Toussaint Patrick (17-08-2006 12:42:16)

Lors de mes vacances près de la Rochelle, j'ai bien entendu visité Oradour avec mes enfants. Cela fait partie des sites incontournables pour le souvenir. C'est terrifiant!
Cependant, une remarque non destinée particulièrement à Oradour.
Que les entrées des musées sont chères; me faisant dire que la culture ou ce soit disant souvenir que l'on veut transmettre pour ne plus connaitre ces horreurs n'est pas accessible à toutes les familles et encore moins aux jeunes.
Je trouve cela inacceptable.
Merci "d'entendre" cette remarque
Patrick; 53 ans

odile (07-08-2006 16:35:55)

là-bas, même un bébé qui pleure ça vous parait irrespectueux......... que dire? que disent les gens qui emmennent leurs enfants pour qu'ils supportent l'idée de cette folie chez les adultes?
on sait que la guerre c'est hinumain, alors pourquoi on continue? moi je n'arrive pas à supporter ....... tous ces petits, tous ces gens ...... c'est horrible et rien que horrrible.......... à vomir .
j'y étais samedi.il y aura un avant et un après ce samedi.
tout comme il y a un avant et un aprés Mellilla....un avant et un après toutes les sâletés soit disant humaines.....le Liban le Rwanda ......etc
je ne crois pas en dieu ........et en l'homme plus beaucoup

Jeannette (30-07-2006 16:16:41)

Ma visite à Oradour est récente, j'y étais jeudi. C'est vrai que ce silence est bouleversant. On a du mal à imaginer jusqu'où peut aller la haine. Je vais inciter mes filles à y aller pour qu'elles voient que ce n'est hélas pas du cinéma et que ça a réellement existé. Malheureusement cette folie gratuite se perpetue encore de nos jours au Liban. Pourquoi les hommes n'arrivent-ils pas à se supporter ?

Flo (24-07-2006 16:28:16)

J’ai déjà laissé un commentaire la semaine dernière, avant ma visite du village martyr ; je me permets d’en déposer un autre, après mon passage ce week-end à Oradour. La première chose qui m’a frappée, c’est ce silence ; un silence de mort accompagné d’une vision apocalyptique.
Pas un chant d’oiseau, pas un seul mouvement, rien, à part le vent qui s’engouffre dans ces maisons à ciel ouvert. Mais le vent ne balaie rien ; il règne à Oradour une détresse infinie et l’incompréhension de telle folie. Mais en s’approchant des hauts-vents des hôtels, des terrasses des cafés, en touchant la pierre, j’ai eu l’impression de ressentir l’accueil chaleureux qui donnait autrefois la vie à ce village. Comme si les martyrs nous devenaient attachants, comme si nous visitions les maisons de nos proches. Je dirais qu’Oradour est un mélange de tristesse, d’horreur (car il n’y pas d’autres mots), mais en même temps de chaleur humaine (je pense que ceux qui ont visité Oradour pourront me comprendre) de la part de ses maisons qui appellent au recueillement et au souvenir. Non, Oradour-sur-Glane, nous ne t’oublierons pas ; Ton image restera à jamais gravée dans nos mémoires, tes martyrs vivront pour toujours dans nos cœurs.
Si vous souhaitez me contacter pour discuter de vos impressions, voici mon mail : flomatou79@yahoo.fr

ERIC .F (24-07-2006 14:23:49)

Je suis allé à Oradour il y 23 ans avec mes parents, ils ont voulu que je sache, que je voie, que j'observe, que je respecte, mais aussi que j'écoute ce silence. Cette année j'y suis retourné le 21 juillet, avec mon épouse et mes 3 enfants 18, 10 et 8 ans, pour leur expliquer, faire voir, faire comprendre, faire écouter ce silence, toujours le méme.
J'espére que mes enfants en feront de même...

Kévin (12-07-2006 13:45:17)

Bonjour,
Je me permets de réagir à ce texte car je trouve qu'il oublie de soulever un point important. Oradour a été une double tragédie et cela n'est pas indiqué !
Il y eu effectivement les 642 victimes, habitants de Oradour, mais pourquoi vous dites de manière très réductrice qu'ils ont été tué par les SS ? Certe il y avait des SS, mais il y avait aussi des Malgrès Nous, et là est la deuxième tragédie !
Pour ceux qui ne sont pas au courrant, pendant l'occupation allemande, les alsaciens et les mosellants était soumis à une sorte de service militaire sous le drapeau du 3ème Reich. Service obligatoire, car toutes personnes ne s'y soumettant pas risquait de se faire tué. C'est alsaciens et mossellant pouvait integrer de force une usine allemande et y travailler comme ils pouvaient integrer toujours de force l'armée SS.
Je le souligne ce sont des gens qui n'avaient aucunement le choix et qui étaient obligés de se plié à la volonté allemande sous peine d'être exécuté eux.
Je vous demande de ne pas jeter la pierre aux alsaciens et aux mosellants, ils n'étaient pas collaborateurs, ils étaint obligé de se plié au dictat du Reich s'ils voulaient sauver leur peau.

mathieu (30-06-2006 17:57:17)

Oradour représente pour moi qui suis Lorrain et aussi de cette belle région du Limousin un souvenir impérissable devant cette cruauté gratuite. Je suis agé de 78 ans et après nombreux passages dans ce qui fut une ville si jolie, mon coeur saigne toujours.

gaudun (11-06-2006 19:42:27)

cet article est excellent je suis a chaque fois anéanti lorsque je vois des images sur la deportation et sur les massacres du type de celui ci n'oublions jamais

Marie (30-05-2006 11:20:40)

Article fort bien résumé. Il nous apprend en peu de lignes ce qu'il faut savoir sur ce moment de l'histoire, sur cette barbarie inqualifiable

schweirtler (25-05-2006 15:50:06)

Je suis allé à oradour il y a une trentaine d'années. Comment trouver les mots pour dépeindre une telle barbarie. Picasso n'était pas là pour fixer sur la toile l'horreur comme il le fit pour guernica. Deux poids, deux mesures. En conversant avec un ami, ce matin, il m'est revenu en mémoire la vision de la cloche fondue et celle des familles décimées enterrées dans le petit cimetière.
J'habite une ville où au fil des rues on peut voir "ici, le 21 août 1944 est tombé X..., assassiné par les allemands".
J'ai 62 ans et je témoigne.

moreau (18-05-2006 13:30:21)

Je trouve que cet article est bien car il m'a appris beacoup de choses intéressantes

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