Le dictionnaire de l'Histoire

transition démographique

La « transition démographique » est un phénomène en trois phases défini par l'économiste Adolphe Landry (1874-1950) à partir de l'évolution de la population européenne dans les premières décennies de la Révolution industrielle.

phase 1 : la population européenne était, jusqu'au XVIIIe siècle, relativement stable, comme les autres populations du monde, car une mortalité élevée équilibrait une natalité toute aussi élevée. En gros, les femmes donnaient naissance à 6 enfants mais seuls 2 atteignaient l'âge adulte et pouvaient à leur tour se reproduire.
phase 2 : au XIXe siècle, la population a connu une croissance rapide au XIXe siècle du fait d'une meilleure hygiène qui a réduit fortement la mortalité (surtout la mortalité infantile). Les femmes donnaient encore naissance à 5 ou 6 enfants et 3 atteignaient l'âge adulte. Il s'en est suivi une forte croissance démographique.
phase 3 : dans un troisième temps, les couples ont réduit leur descendance, grâce à une contraception volontaire, et la population européenne a semblé se stabiliser à nouveau avec un taux de natalité égal au taux de mortalité. Les femmes donnaient naissance à 2 enfants et tous les deux avaient bon espoir d'atteindre l'âge adulte...   

À la suite d'Adolphe Landry, les démographes ont longtemps supposé que toutes les populations humaines, après leur entrée dans la révolution industrielle, s'en tiendraient à la fécondité tout juste requise pour assurer sur le long terme le renouvellement des générations et la stabilité de la population. Il faut précisément une moyenne de 2,1 naissances par femme pour qu'à chaque femme succède une femme et que, de la sorte, la population se stabilise. On a en effet 105 naissances de garçons pour 100 filles et, d'autre part, une petite partie des enfants n'atteint hélas pas l'âge adulte.

Mais l'on n'en est plus là. La « transition démographique » est rendue obsolète aujourd'hui par deux phénomènes en sens opposé qui ont pris de court les démographes.

- D'une part, une poursuite de la baisse de la fécondité bien en-dessous du seul de renouvellement dans tous les pays industrialisés  d'Occident et de la mer de Chine. Cet indice de fécondité n'en finit pas de chuter depuis 1974 dans tous ces pays, jusqu'à tomber aujourd'hui à un enfant par femme dans certaines populations (0,98 en Corée en 2018. Il est par exemple de 1,56 dans l'Union européenne en 2019, ce qui veut dire une diminution d'un quart du nombre de naissances à chaque génération (tous les 30 ans environ) et une diminution d'au moins la moitié de 2020 à 2100.

- D'autre part, une résistance inaccoutumée des populations d'Afrique subsaharienne à la baisse de la fécondité, en particulier dans la zone sahélienne (6 enfants par femme au Niger en 2019). Depuis 2010 environ, on note aussi une remontée de la fécondité de 2,4 à près de 3 dans certains pays musulmans (Maghreb, Égypte), en particulier dans les villes, très certainement sous l'influence de l'islamisme militant.

Note : ne pas confondre le taux de natalité qui est le nombre de naissances annuelles pour 100 habitants (s'exprime en %) de l'indice de fécondité, plus précisément l'indicateur conjoncturel de fécondit, qui s'exprime en nombre moyen d'enfants par femme (rien à voir avec un taux).

Voir : Des chiffres pour comprendre

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