La cité d'Athènes, à son apogée, au milieu du Ve siècle av. J.-C., attire à elle des professeurs itinérants qu'Aristote désignera plus tard sous le nom de sophistes (de sophia, « sagesse »). Leur chef de file est Protagoras. Ils enseignent les vertus attendues d'un homme politique : savoir analyser une situation et savoir faire entendre raison à leurs concitoyens ; l'intelligence plus l'éloquence.
Pour eux, l'ambition politique est la plus noble des ambitions et peu leur chaut que l'on soit du côté de l'oligarchie ou de la démocratie pourvu que l'on ait le bien public comme objectif. Les autres philosophes vont leur reprocher leur éloignement des réalités et aussi leur habileté à manier des raisonnements absurdes ayant seulement l'apparence de la logique (c'est le sens actuel du mot sophisme).
Platon fait dire à Socrate : « Quant à l'espèce des sophistes, je la tiens pour très experte en discours et autres belles choses, mais je crains que vagabondant de ville en ville et n'ayant nulle part de domicile propre, elle ne soit hors d'état de comprendre ce que des hommes à la fois philosophes et politiques, qui agissent dans la guerre et les combats, qui se mêlent aux affaires, soit par leurs actes soit par leurs discours, peuvent accomplir et dire ».
Un siècle plus tard, Aristote reprochera aux sophistes d'escamoter la question des fins pour ne s'occuper que des moyens. Et pour éviter de tomber dans leurs travers, il mettra beaucoup de soin à définir logique et classification.
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