Le papier tire son nom du papyrus mais n'a rien à voir avec cette plante fibreuse du delta du Nil à partir de laquelle les anciens Égyptiens fabriquaient leurs supports d'écriture (au demeurant très résistants).
Autour de la Méditerranée, le papyrus est progressivement remplacé par le parchemin, un support souple à base de peaux animales (veau ou mouton) qui aurait été inventé à Pergame (Asie mineure) au IIIe siècle av. J.-C. D'où son nom, du grec pergamene, peau de Pergame.
Dans le même temps, les Chinois inventent le papier proprement dit, produit par le broyage d'un mélange d'eau et de matières végétales, mélange qui est ensuite étalé et séché. Selon les chroniques chinoises, cette technique est améliorée et codifiée par Cai Lun, en 105 de notre ère.
Quand les Arabes s'emparent de Samarcande, en Asie centrale, en 751, ils rencontrent dans la ville des artisans chinois qui fabriquent du papier et sont immédiatement séduits par ce support, moins coûteux et plus pratique que le parchemin. L'un de ses avantages est d'être infalsifiable car on ne peut le gratter comme le parchemin. Ils l'utilisent pour l'administration de leur empire mais aussi pour la retranscription des versets du Coran.
Jusqu'au XIIe siècle, les chrétiens d'Occident se détournent d'abord de ce support qui sert aux textes impurs de l'islam. Mais la raison finit par l'emporter. Au milieu du XIIIe siècle, les Italiens commencent à produire leur propre papier à Fabriano, en Ombrie. Ils broient pour cela des chiffons dans les moulins à farine locaux, lesquels sont inemployés après les récoltes. Le succès ne se fait pas attendre.
Depuis le XIXe siècle, le papier est produit de manière industrielle à base non plus de chiffon mais de cellulose (matière fibreuse extraite du bois ou de la paille).
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